Auteur/autrice : Escrebieux

  • Aucun parc éolien à Coudrecieux-Montaillé

    La cour administrative d’appel de Nantes (Loire-Atlantique) a confirmé le refus opposé au projet par le préfet, dans une décision en date du 22 décembre 2023.

    Dans une décision rendue publique ce jeudi 28 décembre 2023, la 1ère chambre spécialisée en contentieux éolien a confirmé le veto du préfet de la Sarthe datant du 20 octobre 2021. Ce veto s’appliquait au projet de parc éolien comprenant douze éoliennes de 165 mètres de hauteur, ainsi que cinq postes de livraison, prévu sur le territoire des communes de Coudrecieux et Montaillé (Sarthe), situées à trente kilomètres à l’est du Mans.

    Les juges ont confirmé la validité du motif principal de refus de délivrance de l’autorisation environnementale, tel que retenu par le représentant de l’État : l’insuffisance de l’étude d’impact concernant les inventaires des chiroptères (chauves-souris) et des amphibiens.

    Le projet était prévu dans des zones boisées présentant une « forte sensibilité au niveau des canopées », où la noctule commune, ainsi que les pipistrelles communes, de kuhl et de nathusius, avaient été recensées.

    Les demandes du préfet pour de nouvelles écoutes en altitude « au niveau de la zone de balayage des pales », en mars 2020, n’ont pas abouti. De même, l’inventaire d’une « forte variété d’amphibiens dans les zones humides » n’a pas été réalisé.

    https://www.ouest-france.fr/societe/justice/pas-de-parc-eolien-a-coudrecieux-montaille-en-sarthe-les-juges-ont-tranche-e65ae3c4-a5a8-11ee-ae1e-ebf4b2584e1f
  • Vent de sottise

    Le département de Saône-et-Loire compte parmi les départements les moins ventés de France. Cela est attesté par la carte des vents publiée dans le Schéma Régional Eolien de Bourgogne, annexe du Schéma Régional du Climat, de l’Air , de l’Energie  (SRCAE) de Bourgogne.

    Par ailleurs, le département dispose d’un patrimoine bâti, paysagé et culturel exceptionnel, bénéficiant de quatre labels « Pays d’Art et d’histoire », connus mondialement. Ceci a permis le développement d’une industrie touristique, riche d’emplois et bénéficiant du soutien des pouvoirs publics.

    Et pourtant, le département voit, depuis plusieurs années, se multiplier de façon anarchique les projets éoliens, sous la pression d’intérêts financiers et à l’aubaine d’une activité subventionnée, en contradiction totale avec ce qui précède.

    Face à un désintérêt manifeste de recherches de solutions alternatives et sans prendre parti sur la politique énergétique de la France, les associations qui luttent contre ces projets en Saône-et-Loire considèrent que ce département ne peut accueillir ces installations industrielles. Aussi pour accroître l’efficacité de leur action, elles ont décidé de se fédérer au sein d’une association appelée « Vent de sottise », «Je hais le vent doré, qui gonfle la sottise » A. de Musset 1831.

    Pas de malentendu ! Notre fédération n’a pas pour but de se substituer aux associations de défense locale. Chacune est maîtresse de son action, de son organisation, de ses publications. Nous ne venons qu’en soutien lorsqu’elles en émettent la demande notamment au cours de réunions publiques comme c’est généralement le cas où nous apportons notre expertise forte de 6 ans d’expérience de lutte contre ces promoteurs d’éoliennes. La puissance de notre fédération constituée d’une vingtaine d’associations nous ouvre plus facilement la porte des élus, Maire, Député, Conseiller départemental, et Préfet etc… ou autres administrations.

    Plus précisément, voilà nos engagements :

    ALERTER et S’OPPOSER aux atteintes qui pourraient être portées à cet environnement et notamment chaque fois qu’elles toucheront au patrimoine, aux infrastructures, aux espaces naturels et aux paysages et équilibres biologiques auxquels participent les espèces naturelles et végétales et par conséquent à la santé des habitants.

    FÉDÉRER toutes les associations des territoires du département de Saône-et-Loire et les communes limitrophes poursuivant les mêmes objectifs, notamment pour les représenter auprès des pouvoirs publics, des Préfets de région et du département, des conseils régional et départemental, des communautés de communes, des conseils municipaux, des élus locaux, comme auprès des médias sur les sujets relevant de l’objet de l’association, ainsi qu’auprès des fédérations nationales et de toutes associations attachées à la sauvegarde de l’environnement, du capital paysager et patrimonial des territoires, et du cadre de vie des personnes.

    CONTRIBUER à l’information du public, des élus et des médias, à la formation technologique dans le domaine de la production d’énergie et à ses conséquences sur l’environnement et sur la santé humaine comme animale, à la concertation nécessaire.

    AGIR pour que les pouvoirs publics respectent le principe conventionnel et constitutionnel, de participation du public aux décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement, lutter notamment par le recours en justice contre tout simulacre à ce titre.

    ASSISTER toute personne physique ou morale désireuse de créer et animer une association partageant les mêmes objectifs du statut de « Vent de sottise », «Je hais le vent doré, qui gonfle la sottise » A. de Musset 1831.

    PRÉVENIR la dégradation des ressources naturelles.

    PROPOSER toute mesure destinée à améliorer la revalorisation du paysage en respectant les critères précédents.

    REPRÉSENTER ses membres et ester en justice contre toutes décisions publiques ou privées, tous permis de construire, toutes zones, tous schémas et tous projets portant atteinte à l’objet de l’association et en toute hypothèse, pour la défense de l’objet de l’association.

    PROCÉDER à la collecte des fonds nécessaires au fonctionnement de l’association et à toute action juridique et décidée par le Conseil d’Administration.

    Le Président

  • Un nouveau projet près de Nailloux

    Il est à l’étude depuis plus de quatre ans, maintenant. Pourtant, le projet éolien de Sieuraguel ne cesse de faire couler de l’encre dans le Lauragais.

    Plus particulièrement du côté de Montgeard, Nailloux ou Saint-Léon. Et bien évidemment d’Aignes, un village de 242 âmes qui pourrait prochainement voir deux éoliennes de 176 m de haut s’ériger sur son territoire, entre l’A66 et la D25.

    Un projet vu comme une « extension » du parc existant de Calmont qui compte déjà sept éoliennes. Un nombre bien suffisant pour certains habitants et élus qui refusent de voir d’autres dispositifs de ce genre fleurir autour d’eux. Mais la société Abo wind, qui en est à l’origine, est quant à elle convaincue de la « pertinence » et de la « cohérence » de l’opération.

    Une quinzaine de « hameaux » impactés

    Ce qui relance aujourd’hui le débat ? Ces « sessions d’information » que le porteur de projet a décidé d’organiser en marge de l’instruction du dossier de demande d’autorisation environnementale. La dernière en date remonte au mardi 21 novembre, la prochaine pourrait avoir lieu en début d’année.

    Parmi la petite trentaine de participants à cette réunion, dont certains ont eu connaissance « par hasard » ou grâce au bouche-à-oreille, Florence Paullus et Alain Combacau. Ils font partie des six « hameaux » les plus impactés par le projet de Sieuraguel (fort impact). « L’éolienne la plus proche devrait être construite à 530 m de chez nous », rapportent-ils à Voix du Midi Lauragais.

    Abo wind a réalisé des photomontages afin de permettre aux habitants et élus de mieux se rendre compte de l’impact visuel du projet. Florence Paullus et Alain Combacau, eux, les verront nettement depuis l’abri accolé à leur maison et même depuis leur salle à manger.

    Un dispositif qu’ils verront depuis leur jardin – comme une dizaine de hameaux supplémentaires (impact modéré) d’Aignes, Nailloux, Saint-Léon et Montgeard –, mais aussi depuis la table de leur salle à manger. « La vue, c’est une chose. Mais ce qui sera le plus dérangeant, c’est le bruit, le flap-flap des pâles ! », estime Florence Paullus.

    La question du bruit

    « Je ne peux pas dire que les éoliennes ne génèrent pas de bruit, concède François Citerne, responsable de projet chez Abo wind. Mais à 500 m, la réglementation fait que celui-ci est censé s’inscrire dans l’atmosphère, l’ambiance (il ne doit pas dépasser 3 dB la nuit et 5 dB le jour, par rapport au bruit mesuré avant l’installation des éoliennes, NDLR). En tout cas, on fait en sorte qu’il s’inscrive dans la vie quotidienne. »

    Le bruit ambiant, nous, on n’en a rien à faire. C’est dérisoire ! Par contre, toutes les trois secondes, une pâle passera devant le mât. Ce flap-flap, on va l’entendre constamment. Et pas que chez nous d’ailleurs : ce sera pareil pour Sainte-Germaine et Montussat (des lieux-dits situés à proximité, NDLR). Et ça, ce n’est pas pris en compte dans les études !

    « Ce qui importe vraiment, ce n’est pas l’intensité du bruit, mais sa permanence et sa rémanence, abonde Christophe Vinson, président de l’association Vents contraires. On n’en parle pas, mais il y a aussi la problématique des infrasons que l’on n’entend pas. » 

    Des mesures compensatoires

    De son côté, Abo wind assure avoir planché sur toute une série de mesures compensatoires visant à réduire au maximum les différents impacts (visuels, auditifs, écologiques…) générés par les éoliennes.

    « Pour la partie acoustique, nous disposons de deux solutions : la mise en place de serrations, des sortes de peignes métalliques installés sur les pâles, qui vont casser les turbulences et ainsi rendre le bruit plus aigu et moins important ; ou le bridage des équipements en fonction des conditions météorologiques et des créneaux horaires », énumère François Citerne.

    Pour le côté environnemental et notamment la préservation de la faune, la plantation de haies peut être envisagée afin « d’écarter les chauves-souris » et les éloigner des éoliennes. « Il existe également des systèmes de caméra permettant de détecter les oiseaux. Lorsqu’ils sont trop près, les éoliennes ralentissent », ajoute-t-il.

    Autant de mesures qui ne viendraient donc qu’en complément, dans le cas où cela serait nécessaire, de toutes les études réalisées lors de la conception du projet.

    Nous travaillons en amont à la meilleure manière d’implanter les éoliennes. Ce n’est pas fait au hasard, insiste le responsable de projet. On fait toujours en sorte d’inscrire nos parcs dans l’environnement existant, de nous adapter et de réduire au maximum l’impact.

    Quatre maires unis

    Un discours qui n’est pas pour convaincre habitants et élus qui suivent de près le projet éolien de Sieuraguel et se disent exténués face à ce sujet récurent. « De jour en jour, on ne cesse de nous présenter des cartes avec des éoliennes sur la commune. On en a encore eu une, pas plus tard que le mois dernier. Maintenant, ça suffit ! », tonne le maire d’Aignes, Patrice Ramond.

    Bien des propriétaires craignent de voir leur propriété, qui pour beaucoup ont une vue imprenable sur la chaîne des Pyrénées, dépréciée une fois les éoliennes construites.

    « On n’a pas changé de ligne : on ne veut pas de ces éoliennes sur notre territoire, soutient son homologue de Saint-Léon, Françoise Cases. Pour nous (les communes de Saint-Léon, Nailloux et Montgeard, qui ont adressé avec Aignes une lettre au préfet de la Haute-Garonne en mai 2022, NDLR), l’impact sera surtout visuel. On est déjà dans l’axe de celles de Calmont, on n’a pas envie d’en avoir d’autres en plus. Et comme ce couloir-là est favorable, si l’on dit oui maintenant, je suis persuadée que ce sera la porte ouverte à d’autres projets. »

    Un « manque de communication »

    « On sait que l’on a besoin des énergies renouvelables, on n’est pas contre cela, tempère la maire de Nailloux, Lison Gleyses. Ce qui nous dérange, c’est la façon dont ce projet a été mené, la méthode employée depuis le départ d’imposer les choses, sans concertation, sans écoute de la population… »

    Un point que réfute François Citerne : « Les relations sont assez complexes, car l’on se retrouve face à des personnes qui sont dans l’opposition. Nous avons essayé de faire au mieux en distribuant 120 à 150 exemplaires de nos bulletins d’information directement dans les boîtes aux lettres, mais aussi dans les mairies limitrophes, en affichant les annonces de nos réunions… Mais on ne peut pas faire la communication à la place des communes. »

    Il conclut : « Puis, la très grande majorité des habitants sont assez indifférents, ce n’est pas un projet qui mobilise beaucoup. »

    Christophe Vinson dénombre pourtant « un peu moins de 150 membres et le double de partisans » au sein de son association Vents contraires. « C’est le pot de terre contre le pot de fer, cette histoire, résume Florence Paullus. Mais on est convaincus qu’il n’est pas trop tard. On a fait appel à une avocate, on est prêts à aller au tribunal s’il le faut. »

    Mon Actu

  • Pourquoi s’opposer aux éoliennes INDUSTRIELLES ? (2)

    Les arguments principaux :

    • Bétonnage et câblage des sols (socles et abords) ;
    • Nos villages sont et seront encerclés d’éoliennes de plus en plus hautes (247 m ! qui dit mieux ?) et destructrices d’oiseaux et chauves-souris…
    • Pollution visuelle et sonore pour l’humain, la nature et les oiseaux ;
    • Dégradation et artificialisation des terres agricoles ;
    • Impact des champs électromagnétiques sur le bétail et l‘être humain ;
    • Énergie subventionnée par l’argent du contribuable ;
    • Dévaluation des maisons.

    Il ne faut pas éluder la question essentielle : pourquoi cette ébriété énergétique alors qu’on voudrait nous pousser à la sobriété ? Pourquoi multiplier par deux la production électrique d’ici 2035 alors qu’on a déjà quadruplé entre 1970 et 2020 ?

    • Parce que la numérisation de la société pousse à l’installation de plus en plus nombreuse d’antennes 5G et de satellites, à la surveillance de notre monde, à l’implantation de data centers, à la robotisation de la société, à l’« intelligence » artificielle … domaines très gourmands en électricité et qui ont aussi des répercussions dans la branche de la santé.
    • Parce qu’il en faut beaucoup pour l’utilisation des portables, des tablettes, des ordinateurs… notamment responsables de la surexposition – voire de l’addiction – des écrans chez les jeunes.
    • Parce qu’on en a besoin pour mettre en place cette agriculture 4.0 qui mettra de côté toute l’expérience traditionnelle des paysans tributaires de ces techniques mortifères.
    • Parce que la voiture électrique consomme énormément.

    On veut donc produire des champs d’éoliennes et de panneaux solaires. Comme cette transformation des sols ne suffira pas pour cette « évolution » de la société, on va continuer à enfermer les animaux.

    On croit toujours plus à la technologie. Beaucoup trop de personnes sont technophiles ; les élus n’étudient pas assez ou pas de tout l’impact de ces problèmes sur notre société.

    On ne s’en soucie guère de la nature, des espèces et de l’humain.

    Il faut toujours croitre, toujours consommer ! C’est le progrès ! La nature trinquera. Une partie des espèces disparaitront. L’humanité disparaitra.

    Second des deux documents adressés à « la chronique républicaine »

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    Complément d’informations

    Extraits du livre « la guerre des métaux rares »  ; de Guillaume PITRON

    « Prenons le cas des éoliennes : la croissance de ce marché va exiger, d’ici à 2050, « 3 millions de tonnes d’acier, 310 millions de tonnes d’aluminium, et 40 millions de tonnes de cuivre », car les éoliennes engloutissant davantage de matières pemirèes que les technologies antiérieures. « ‘A capacités [de production électrique] équivalentes, les infrastructures […] éoliennes nécessitent jusqu’à 15 fois davantage de béton, 90 fois plus d’aluminium et 50 fois plus de fer, de cuivre et de verre » que les installations utilisant des combustibles traditionnels. […] »

  • Pourquoi nous sommes opposés au déploiement de l’éolien industriel ? (1)


    Ce déploiement de « nouvelles technologies » est mis en avant sous couvert de sauver la planète. Sauf qu’elles ne sont pas déployées à un niveau régional pour le bien-être des habitants mais à un niveau industriel, comme cela a toujours été fait par le passé avec les désastres que l’on connaît aujourd’hui.
    Elles demandent toujours plus de matières premières et d’énergie pour continuer à produire « de façon verdisée ».

    Alors qu’on peine encore à faire reconnaître les scandales de l’amiante, des lignes HT … on déploie sur tout le territoire, et même en mer, des technologies sans se préoccuper des effets sanitaires possibles, faisant fi du principe de précaution … pour sauver la planète !
    Et le débat glisse vers de faux problèmes et de mauvais arguments, souvent repris par les opposants en justice puisque, de plus en plus, celle-ci ne prend en compte que ce qui peut nuire aux à la faune et aux paysages ….

    Où est l’écologie quand les éoliennes atteignent à la santé du vivant, et engendrent une pollution non biodégradable, avec des pâles qui finissent enfouies sous terre

    14/07/2023 :

    Sioux Berger :

    https://www.stevenschrijft.be/post/ze-plassen-tegen-de-wind-in

    Chaque année, les pales d’une éolienne perdent environ 180 kg de poids en poussières fines projetées dans l’air, faites de fibres de verre, de carbone et de résines époxy ! Elles contiennent dans un polymère du bisphénol A (BPA), très toxique, perturbateur endocrinien, qui impacte la reproduction, le métabolisme, le système immunitaire et le développement des enfants. Dès 2012, l’OMS avait alerté sur de possibles propriétés cancérigènes, même en cas d’exposition faible. Les enfants sont plus susceptibles de développer des intolérances alimentaires et des maladies infectieuses.

    Il est grand temps de ramener ces choix de société à l’échelle du territoire, du vivant, ce qui permettra de préserver la santé, la biodiversité et l’habitabilité de notre planète.

    Cour d’appel de Caen : « L’absence de preuve scientifique ne fait pas obstacle à l’existence de présomptions précises, fiables et concordantes » https://lafailleestdanslepre.wordpress.com/

    Premier des deux documents adressés à « la chronique républicaine »

  • Des éoliennes condamnées à être démolies, une première

    La cour d’appel de Nîmes, a ordonné le démontage d’un parc de sept éoliennes dans l’Hérault, ainsi que la remise en état du site, et ce dans un délai de 15 mois.

    C’est une première. Cet arrêt de la cour d’appel de Nîmes sorti jeudi, et consulté par l’Agence France-Presse ce vendredi 8 décembre, confirme un arrêt de la cour de cassation pris en janvier, au sujet du démontage d’un parc de sept éoliennes dans l’Hérault, ainsi que la remise en état du site, dans un délai de 15 mois.

    Toujours debout

    Elles étaient édifiées en 2016 par Énergies Renouvelables du Languedoc (ERL). Situées dans l’arrière-pays héraultais, ces sept éoliennes étaient toujours en fonctionnement. Pourtant leur permis de construire a été annulé à deux reprises, une fois en 2006, puis une autre en 2017. Elles avaient également survécu après plusieurs plaintes déposées pour atteinte sur la faune avicole par trois associations de protection de l’environnement. « Avec plus de 1 099 oiseaux retrouvés morts rien qu’en 2019, c’est un véritable cimetière au pied des éoliennes », a expliqué à ce sujet l’avocat des associations de défense de l’environnement, Me Nicolas Gallon, à l’Agence France-Presse.

    Le 16 janvier, un cadavre d’aigle royal, une espèce protégée, était retrouvé sous ces éoliennes. Il avait justement été démontré que sa trajectoire l’avait amené à percuter une des pales d’un engin. « La délivrance du permis de construire a été faite dans des conditions d’information insuffisante ayant conduit à ce que les éoliennes fonctionnent dans un cadre non suffisamment réglementé, à l’origine d’un préjudice notamment pour la protection des oiseaux », indique, dans son arrêt, la cour d’appel de Nîmes. 

    Délai de 15 mois

    Le démontage des sept éoliennes et la remise en état du site de Bernagues, dans la commune de Lunas, devront donc être effectifs dans un délai de 15 mois. Ce à quoi s’ajoutera une pénalité de 3 000 € par jour de retard, à verser à chacune des associations à hauteur de 1 000 € pour chacune, et cela durant 180 jours. Après ce délai, la cour se réunirait à nouveau pour statuer.

    Un délai jugé trop long pour Marjolaine Villey-Migraine, porte-parole du collectif des associations, puisque ces 15 mois sont un « temps durant lequel ils souhaitent poursuivre leur fonctionnement. Or les éoliennes ont déjà causé beaucoup de dégâts ».

    De leur côté, ERL avait réclamé un délai de 26 mois et que cette pénalité journalière ne dépasse pas 500 €, en cas de démolition obligatoire.

    Même si la société peut toujours se pourvoir en cassation, « les chances de succès de ce pourvoi sont faibles », selon Me Nicolas Gallon, « puisque la Cour de cassation avait déjà rendu un arrêt précédemment ».

    https://www.ouest-france.fr/economie/energie/energie-eolienne/des-eoliennes-condamnees-a-etre-demolies-une-premiere-a3fd5b9a-95e7-11ee-b5ab-4c9dbbc4ce19
  • Avis de gros temps sur l’industrie éolienne -suite

    En multipliant les objets connectés, en tout, partout, ils font avec la gabegie de ressources électronumériques un monde ni plus ni moins humainement et écologiquement insoutenable, à moins de croire à l’Immaculée conception de la matière. Ils ne voient plus rien, n’ont plus aucune vision autre que le technosolutionnisme électro-numérique. Ils ne comprennent plus rien, ne maîtrisent plus rien, sont complètement dépassés du haut de leur Olympe. Mais ils foncent ! En avant toute ! En tout ! Pour tout ! LE PROBLÈME est que nous sommes trop nombreux à ne pas mesurer l’ampleur de la gravité de la situation en faisant chacun des petits ou gros compromis avec ce monde du totalitarisme électronumérique, même si beaucoup s’arrangent ça et là un peu avec leur conscience : je m’autorise un peu à être l’âne un peu coupable de la fable… Je le sais bien, mais bon.

    Macron vient de nous dire à Nantes qu’il faudra multiplier les éoliennes offshore, mais il faudra en rendre la production indépendante car nous dépendons de puissances étrangères (pour ça, il n’y en a qu’une de visée : la Chine avec le néodyme etc. Et pas mauvais du tout pour l’efficacité. Ils savent parfaitement copier nos vices fondamentaux, y compris le pire du capitalisme et de l’impérialisme).

    On va essayer de faire simple : oui, le monde d’avant, celui de deux siècles d’industrialisation a beaucoup pollué et nous en payons tous les dégâts scientifiquement démontrés. Or, ils avaient dès le milieu du XIX° siècle été constatés. Et il fallait de la matière pour supporter ce nouveau monde d’industrialisation toujours imposé par le haut. Et nous avons, en gros Européens puis Américains :

    1. colonisé pour piquer ce que nous n’avions pas en détruisant les cultures locales qui n’avaient rien demandé et qui polluaient beaucoup moins que nous (on pollue toujours un peu, mais cela peut être soutenable). On continue aujourd’hui pour les matières et terres rares. Problème : il y a au Congo, par exemple, tous les grands prédateurs, destructeurs Impérialistes de notre planète : nous et les Américains en perte de vitesse, mais surtout les Chinois, pas mal les Russes et d’autres plus petits. En fait, tout ce monde se faisant la bourre en bonne compétition nationaliste, impérialiste, capitaliste, colonialiste. Ce sont tous des rapaces puants dans la curée au prix de l’exploitation d’enfants, du viol, des destructions d’utérus etc. Fabien Lebrun de notre asso écrit un livre là-dessus, suite à un second voyage sur place. C’est à vomir.
    2. exporté notre mode de vie consumériste industrialisé à la planète presqu’entière. Et cela a été complètement exacerbé avec nos trente glorieuses et l’american way of life.
    3. comme notre mode vie polluait beaucoup et que l’on s’en rendait compte, on a exporté ça ailleurs. La Chine dite « communiste » était l’endroit idéal pour ça : Quand la Chine s’éveillera d’Alain Peyrefitte etc.. jusqu’à Raffarin. On ne voulait pas voir qu’on les avait tellement humiliés que le ressentiment aidant, ils nous rendraient la monnaie de notre pièce en adoptant notre mode de vie hyper-consumériste, capitaliste, impérialiste en nous copiant mais à leur façon. Un retour sinistre à l’envoyeur en quelque sorte. Sauf que ce n’est pas de « bonne guerre », cela nous mènera à la guerre, la vraie avec des moyens de destruction « modernes ». Et ils ont plus que des problèmes avec ça, les Chinois. Adopter notre mode de vie occidental productiviste, capitaliste et être l’usine du monde ne pouvait que finir par leur poser des problèmes. Et c’est très inquiétant. Quand on utilise tous les moyens de contrôle électronumérique pour contrôler la population, qu’elle râle (ce qui s’est passé avec le confinement drastique et délirant jusqu’à entendre dans les rues : mort à Xi Jinping devant des caméras (et on ose penser au sort qui s’est ensuivi de ces gens-là), qu’il y a une crise économique en cours pour avoir trop capitalisquement prospéré, et qu’une nouvelle classe dite moyenne pourrait finir par râler, eh bien il n’y a plus qu’une solution : la guerre.
    4. Nos démocraties face à ces dictatures de fait sont plus que malades, l’État de droit ne cessant de reculer, et particulièrement en France, d’autant que nous sommes le pays le plus rétif quant à sa population (« Gaulois réfractaires ») et le plus critique en Europe – vu ses chercheurs, universitaires et ses publications. La tentation en cours que nous vivons est d’être assujettis aux instruments électronumériques pour nous tracer et nous contrôler de plus en plus. Au nom de notre sécurité bien sûr. Toute l’acceptation de traçage, d’utilisation des smartphones, des objets connectés, est se rendre complices du devenir chinois soft que l’on nous impose par la technique du « nudge », le petit coup de pouce, c’est à dire tenter de forcer en douceur notre assentiment. Et ça marche bien, après tout c’est si commode. En macronie, nous en avons eu 2 excellents exemples : – 1. Le Linky n’est pas obligatoire MAIS mous avons donné l’ordre de l’imposer à Enedis (société à statut privé, ENEDIS SA, mais à capitaux d’État en situation de monopole – bizarrerie toute nationale que l’on envisage de privatiser avec le projet Hercule non abandonné) ; 2. Vous n’êtes pas obligés d’être vaccinés MAIS vous ne pourrez pas faire grand-chose de ce qu’il vous reste de libertés si vous n’avez pas été piquouzés.
    5. Le pire va être de nous persuader de nous sentir obligés d’accepter le portefeuille d’identité numérique. Là, nous serons devenus Chinois totalitaires, ce n’est qu’une affaire de nuance. On est juste un peu en retard pour le nombre d’antennes 5G, de caméras à reconnaissance faciale et de flicage de nos smartphones (Les JO nous feront avancer à très grands pas). Tous sur nos smartphones, c’est bien notre destin imposé… par le « nudge » ! Et nous y consentons, cédons un peu, ici et là.

    R5GN

  • Un projet à Fontenay

    Un nouveau projet de parc éolien prévoit l’implantation de quatre machines de 200m à Longèves et Auchay-sur-Vendée. Hier, une cinquantaine de personnes a manifesté son opposition.

    Pour en savoir plus :

  • Avis de gros temps sur l’industrie éolienne

    Sur tous les continents, le développement des énergies renouvelables, en particulier de l’éolien, est devenu une priorité dans la lutte contre les dérèglements climatiques. Les projets de vastes champs de production à l’intérieur des terres ou en mer foisonnent partout. Et pourtant, l’industrie éolienne n’a jamais affronté une crise aussi grave.

    La seule journée du 14 novembre donne un aperçu des problèmes rencontrés. Ce jour-là, le groupe danois Orsted, le plus grand constructeur d’éoliennes en mer, a annoncé la démission de ses dirigeants et l’abandon d’un projet de champ éolien en mer en Norvège, après avoir renoncé à participer à la construction d’un autre champ en mer au large du New Jersey. Ces mesures, selon le groupe, ne sont que les premières d’une longue série à venir, en réponse à des pertes trimestrielles de plus de 28 milliards de couronnes danoises (3,75 milliards d’euros) publiées début novembre.

    Le même jour, après des semaines d’incertitude, Siemens Gamesa, entreprise née de la fusion entre la filiale éolienne du conglomérat allemand et l’espagnol Gamesa, parvenait enfin à conclure un plan de sauvetage de 15 milliards d’euros, constitué essentiellement par des garanties financières apportées par le gouvernement allemand et sa maison-mère. La société, en graves difficultés techniques et financières depuis près de deux ans, avait annoncé précédemment plus de 4 milliards d’euros de pertes. Elle prévoit de perdre encore 2 milliards l’an prochain. Un plan d’économie de 400 millions d’euros vient d’être lancé. Mais là encore, il ne s’agit que des premières mesures.

    La série de mauvaises nouvelles ne se limite pas à quelques groupes. Tout le secteur est touché. La filiale énergie de GE, un des géants du secteur, redoute d’avoir à supporter quelque 2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) de pertes à la fin de l’année, en raison de problèmes financiers et techniques. Même les constructeurs chinois ne paraissent pas épargnés. Le constructeur de turbines Xinjiang Goldwind Science & Technology Co. a publié en octobre des résultats trimestriels en baisse de 98 %.

    Partout les projets de champs offshore sont retardés, voire annulés. Aux États-Unis, malgré le soutien du gouvernement américain, deux groupes seulement se sont présentés pour répondre à des appels d’offres pour construire des champs éoliens maritimes dans le golfe du Mexique. En Grande-Bretagne, les appels d’offres pour de nouveaux projets en mer du Nord ont été simplement annulés en septembre : aucune candidature n’avait été déposée. L’électricien japonais Skikoku Electric Power et le raffineur Eneos Holdings ont annoncé à la mi-novembre l’abandon d’un projet d’éolien offshore au large de Taïwan. La rentabilité du projet, selon eux, n’est pas assurée.

    Crise systémique

    « On assiste actuellement à la conjonction de trois facteurs qui font une crise systémique : des difficultés d’approvisionnement, avec la forte hausse des matières premières (acier, cuivre, aluminium, fibre de verre), la montée des taux d’intérêt et la crise inflationniste. Tous les projets se retrouvent en difficulté », explique Mattias Vandenbulcke, directeur de la stratégie à France Renouvelables, qui regroupe tous les acteurs des énergies renouvelables.

    Mais les problèmes de l’éolien vont bien-au-delà d’un trou d’air conjoncturel, selon de nombreux acteurs du secteur. À partir de 2015, l’industrie n’a cessé de voir ses résultats se dégrader pour plonger aujourd’hui dans le rouge. « Nous devrions être raisonnablement profitables. Pourtant, nous perdons tous de l’argent », constate Jochen Eickholt, directeur de Siemens Gamesa.

    Le temps des pionniers semble révolu. L’industrie éolienne européenne, qui a été la plus innovante au cours des trois dernières décennies et a dominé le secteur, paraît aujourd’hui la plus fragilisée.

    Ces difficultés arrivent au moment où la Commission européenne a arrêté des objectifs des plus élevés en matière de transition énergétique : les capacités de production des éoliennes devraient être portées à 500 GW – soit un quasi-doublement – d’ici à 2030 pour répondre aux objectifs de décarbonation de l’énergie. Mais cela ne peut se réaliser sans « une filière en bonne santé, solide et compétitive », reconnaît-elle. L’objectif, qui était déjà qualifié de très ambitieux, est-il encore tenable avec la crise qu’affronte le secteur ?

    Les États-Unis sont confrontés au même questionnement. Pourront-ils répondre aux impératifs de la transition écologique, si le secteur est en crise ? « L’industrie éolienne américaine est fondamentalement en miettes et doit être repensée », a soutenu le responsable des énergies « propres » de BP, en train de devenir un des grands acteurs de l’éolien, lors d’un sommet sur la transition énergétique début novembre.

    « Vents forts à venir. Soyez prudents. » Parc éolien dans la vallée de Coachella, en Californie (États-unis), le 22 février 2023. © Photo Mario Tama / Getty Images via AFP

    La course vers le gigantisme

    On n’a pas vraiment pris note de ce qui s’est passé dans l’éolien au cours des dernières décennies. Pourtant, le bond technique est spectaculaire. En 1991, comme le rappelle Cédric Philibert, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri) dans son livre Éoliennes, pourquoi tant de haine ? (éditions Les Petits Matins, 2023), la première éolienne en mer, conçue au Danemark par l’ancêtre d’Orsted, mesure entre 20 et 30 mètres, a des pales de quelques mètres de long, et sa puissance ne dépasse pas 300 kW. De quoi alimenter quelques dizaines de maisons à peine. Le coût de l’électricité produite tourne alors autour de 180 dollars le MWh.

    Année après année, les éoliennes en mer n’ont cessé de grandir – 30, 50, 100 mètres – et leurs performances d’augmenter. Aujourd’hui, les éoliennes, à la recherche de vents plus hauts et plus stables – ce qui augmente les temps de charge de la turbine –, mesurent plus de 100 mètres, ont des pales rotatives de plus de 60 mètres, avec une puissance pouvant aller jusqu’à 8,5 MW.

    Mais la course au gigantisme ne s’arrête pas. Les constructeurs de turbines veulent aller toujours plus haut afin de pouvoir capter des vents plus stables, ce qui permet d’augmenter les rendements. Le géant américain GE, grâce au rachat d’Alstom, très en avance dans ce domaine, comme le précise le New York Times, s’est engagé dans cette voie. Son éolienne en mer, nommée Haliade-X et construite en grande partie en France, ressemble à un monstre : elle mesure environ 260 mètres de haut (presque la tour Eiffel), avec des pales de plus de 100 mètres permettant de développer une puissance de 12 MW.

    Siemens Gamesa a riposté en présentant un nouveau modèle d’éolienne offshore nommée SG 14-222 DD. Ce devrait être l’éolienne la plus puissante du monde. Haute de plus de 250 mètres elle aussi, avec des pales de 108 mètres de long et un rotor de 222 mètres de diamètre, sa puissance installée est censée atteindre 14-15 MW. Cette nouvelle éolienne offshore ainsi que sa turbine 5-X semblent en partie à l’origine des difficultés financières actuelles du groupe.

    Est-on arrivé à un palier technologique ? La course au gigantisme a-t-elle conduit à concevoir des équipements beaucoup trop compliqués à maîtriser, au point qu’ils ne sont plus rentables ? « Je ne le pense pas. Je crois qu’il s’agit plutôt d’erreurs internes commises par Siemens », dit Cédric Philibert. Les déboires actuels de Siemens en tout cas ne sont pas sans rappeler ceux d’Alstom (avant son rachat par GE) en 2003, après acquisition des turbines à gaz du groupe helvético-suédois ABB.

    Effets de levier

    Ces monstres ont toutefois déjà changé la donne. Depuis les premières éoliennes installées, les progrès techniques, le développement en série, l’amélioration des temps de charge ont permis de diminuer notablement les coûts de production et d’améliorer la rentabilité de chaque projet. De 180 dollars le MWh à ses débuts, le coût est tombé en moyenne à 140 dollars en 2010, 80 dollars en 2015 et autour de 60 dollars en 2020.

    Mais cette tendance s’est inversée. Le développement de ces superturbines demande de lourds investissements. Les constructeurs manquent de débouchés pour amortir sur de longues séries les frais de recherche et de développement. Car dans cette activité à haute intensité capitalistique, peu d’acteurs sont susceptibles de porter de tels paris financiers sur le long terme. D’autant que l’environnement financier a radicalement changé.

    Tous les acteurs mesurent maintenant combien le temps de l’argent gratuit les a aidés : les politiques monétaires ultra-accommodantes de ces dix dernières années ont été un puissant accélérateur pour la transition écologique en général, pour l’éolien en particulier. Grâce au taux zéro, le secteur a utilisé des effets de levier gigantesques qui ont permis de faire émerger des projets de fermes éoliennes en mer qui n’auraient jamais pu voir le jour autrement.

    La normalisation financière, voulue par les banques centrales pour lutter contre l’inflation, plonge des promoteurs et les constructeurs – qui sont souvent partenaires dans la création de nouveaux champs – dans le brouillard. Les fermes éoliennes existantes voient leur rentabilité se dégrader avec l’envolée des taux d’intérêt qu’il faut bien payer. Les projets, signés il y a deux ou trois ans, quand tous les acteurs étaient persuadés d’évoluer dans un environnement relativement stable, avec des garanties de rachat de leur production autour de 60-65 dollars le MWh, voient les montages imaginés s’écrouler.

    Car l’équation financière ne tient plus. Entre-temps, le coût des matières premières et les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement ont surenchéri les prix de chaque éolienne. Les charges financières s’alourdissent. Les fournisseurs sont en première ligne, pressés de faire des efforts, de rogner sur leurs marges. « On perd 8 % sur chaque turbine vendue », a récemment avoué Henrik Andersen, PDG de Vestas, un autre grand constructeur danois d’éoliennes.

    La contrainte financière est d’autant plus lourde que les délais de raccordement au réseau – c’est-à-dire le moment où l’électricité produite peut être vendue – ne cessent de s’allonger. « Il y a une file d’attente de cinq ans en France pour être raccordé au réseau », dit Cédric Philibert. Les mêmes problèmes existent dans d’autres pays comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne.

    Ces retards ne sont pas dus à une mauvaise volonté ou à des lenteurs administratives : il y a des réalités physiques et industrielles qui font mauvais ménage avec les annonces politiques calquées sur l’instantanéité des marchés financiers. Il faut du temps pour renforcer un réseau, accueillir de nouvelles productions : cela signifie déployer des câbles sous-marins, de nouvelles lignes à haute et moyenne tension, de nouvelles interconnexions, des transformateurs, des stations intermédiaires. Autant de contingences souvent négligées.

    Mais pendant ce temps, les compteurs financiers tournent.

    Choc inflationniste

    C’est le grand reproche de tout le secteur : les gouvernements, quels qu’ils soient, n’ont pas pris la mesure des ruptures qui sont intervenues au cours des trois dernières années. Prenant très rapidement acte de la baisse tendancielle des coûts de production de l’éolien, les pouvoirs publics se sont empressés ces dernières années de diminuer les prix garantis dans les appels d’offres lancés pour construire de nouveaux champs. « Jusqu’à aller à des enchères négatives inversées aux États-Unis », s’indigne Cédric Philibert.

    Les prix de garantie de rachat, négociés il y a deux ou trois ans, sont intenables, explique le cabinet de conseil en énergie Wood Mackenzie. Dernièrement, des investisseurs de projets d’énergie renouvelable, essentiellement du solaire et de l’éolien, censés fournir 70 % de l’électricité consommée dans l’État de New York en 2030, ont tenté d’obtenir 12 milliards de subventions supplémentaires auprès des autorités de l’État pour les soutenir. Celles-ci ont refusé.

    D’autres ont essayé de faire changer les prix garantis inscrits dans les appels d’offres qu’ils avaient remportés. Au moins de les indexer sur l’inflation. Ils ont essuyé les mêmes fins de non-recevoir. Alors que le coût de la vie est devenu un sujet politique partout dans le monde, les pouvoirs politiques affichent le même souci d’offrir une énergie abordable à tous. Mais dans le même temps, ils veulent soutenir la transition énergétique. Le tout en s’appuyant sur les lois du marché. On connaît la suite : quelque chose doit céder.

    Bras de fer avec les gouvernements

    Un vrai bras de fer s’est engagé entre le monde politique et le secteur. Refusant d’assumer plus de pertes, les investisseurs et les fournisseurs renoncent de plus en plus à développer de nouvelles installations jugées non profitables. Ils préfèrent avoir à assumer des pertes et des dépréciations d’actifs pouvant se chiffrer parfois à plusieurs centaines de millions de dollars, plutôt que d’avoir à porter un projet éolien qui ne semble pas rentable sur le long terme.

    D’autant que ces derniers sont de plus en plus chers. « Les meilleures localisations sont déjà prises », dit Cédric Philibert. Les nouvelles fermes sont appelées à être érigées de plus en plus loin, dans des environnements de plus en plus difficiles. On parle désormais de fermes d’éoliennes flottantes, qui ne s’appuient plus sur le plateau continental sous-marin, à l’instar des plateformes pétrolières offshore.

    L’absence de toute candidature à l’appel d’offres lancé par les autorités britanniques a toutefois créé un électrochoc : la Grande-Bretagne est un des pays qui a le plus développé l’éolien en mer (il assure environ 13 % de sa production électrique) et qui a le plus de nouveaux projets. Mais à 60-65 livres (70-75 euros) le MWh, la garantie de rachat a semblé dérisoire.

    L’avertissement semble avoir été entendu. « Nous sommes à l’écoute des préoccupations des industriels du secteur », a expliqué un porte-parole du gouvernement britannique. De nouveaux appels d’offres pourraient être lancés autour de 80-85 livres le MWh. La réponse, cependant, n’est pas suffisante  : c’est un vrai cadre régulé, assurant à la fois une visibilité pour les investisseurs et les industriels et un prix abordable pour les consommateurs, qu’il convient d’imaginer et de reconnaître.

    Le précédent de l’industrie solaire

    La remarque en a glacé plus d’un. D’autant qu’elle a été faite par un des représentants de BASF. Comme de nombreux grands industriels allemands, le conglomérat de chimie a des projets de fermes éoliennes en mer du Nord, pour produire de l’électricité bon marché, transportée sur des centaines de kilomètres jusqu’à ses sites industriels à l’intérieur du pays, pour remplacer ses centrales thermiques et le gaz russe.

    Alors que le groupe s’apprête à investir des centaines de millions d’euros dans ces nouveaux approvisionnements, le président de BASF Martin Brudemüller enterrait l’industrie éolienne européenne dans un entretien publié par le Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Les Chinois sont techniquement meilleurs que nous et ils sont aussi moins chers », affirmait-il, estimant que la technologie européenne dans l’éolien est « déjà partie ».

    Va-t-on assister à une répétition de ce qui s’est passé dans l’industrie solaire européenne ? Les Européens vont-ils à nouveau sacrifier tout un secteur au nom de profits à court terme, quitte à regretter par la suite de s’être mis sous dépendance chinoise ?

    C’est ce que redoutent tous les industriels européens. « Les industriels chinois bénéficient d’un très grand marché, du soutien de leur gouvernement, d’une compétitivité entretenue par le non-respect des normes sociales et environnementales. Grâce à l’Inflation Reduction Act (IRA), les industriels américains ont le soutien du gouvernement américain, qui prévoit des contenus locaux. En Europe, on en est toujours à la concurrence libre et non faussée. Dans les appels d’offres, le seul critère retenu est toujours le moins-disant », explique Mattias Vandenbulcke.

    « Les difficultés rencontrées par les Européens font que les fabricants chinois de turbines sont en train de prendre des commandes. Ils proposent des turbines moins chères, des critères plus lâches et des conditions financières inhabituelles », relève de son côté l’association WindEurope, qui regroupe les acteurs européens du secteur. Avant de prévenir : « Le risque est réel que l’énergie éolienne se fasse en Chine et non en Europe. »

    La Commission européenne assure avoir entendu les différentes mises en garde. Elle a adopté en octobre un « European Wind Power Action Plan », afin que « l’éolien continue à être un succès européen ». « En l’espace de deux ans, l’Europe a perdu son leadership, alors que le plus grand marché mondial pour l’éolien est en Asie. Cette tendance commence à être visible en Europe même. La pression des concurrents internationaux grandit. Ces acteurs peuvent s’appuyer sur de larges marchés domestiques et des formes variées de soutiens gouvernementaux », a expliqué Kadri Simson, commissaire européenne à l’énergie.

    Ce plan doit être discuté cette semaine au Parlement européen. Il prévoit de soutenir les technologies totalement décarbonées. Il fixe comme objectifs de produire 40 % des développements annuels dans les technologies décarbonées d’ici à 2030 et d’atteindre 25 % de ce marché mondial. Mais pour l’instant, aucun changement de doctrine n’a été adopté, aucun moyen n’a été arrêté.

    À l’ombre des majors pétrolières

    Il est un autre risque plus discret qui plane sur le développement de l’éolien : celui de la mainmise des majors pétrolières sur le secteur. Depuis deux ou trois ans, souvent sous la pression de leurs actionnaires, les grands groupes pétroliers, à commencer par BP, Shell, TotalEnergies, se sont lancés dans le développement de l’éolien offshore. Ce dernier figure comme un axe de leur politique en réponse aux accusations portées contre leurs activités polluantes, responsables en partie des dérèglements climatiques.

    Un puits de pétrole près d’un champ d’éoliennes, le 4 octobre 2023 à Nolan, Texas. © Photo Brandon Bell / Getty Images via AFP

    Grâce à leur puissance financière et à leurs connaissances des risques acquises par les explorations et exploitations pétrolières offshore, ils ont la capacité de se lancer dans les projets les plus lourds et les plus ambitieux.

    Récemment, TotalEnergies et BP ont raflé les derniers appels d’offres éoliens en Allemagne. BP a encore de grands projets en mer du Nord au large des côtes britanniques. TotalEnergies a signé pour un large projet au large du New Jersey. Ils peuvent en assumer les risques : même si cela ne lui a pas fait plaisir, Shell, à la différence d’autres acteurs de l’éolien, a accepté sans broncher d’assumer 2 milliards de dollars de dépréciations d’actifs sur un projet sur la côte est des États-Unis.

    Pour les grands groupes pétroliers, ces investissements sont tout bénéfice. Ces fermes éoliennes leur permettent de compenser en partie leurs émissions de CO2. Ils montrent leur engagement dans la transition écologique et répondent ainsi aux nouvelles normes environnementales et sociales (ESG) exigées par les investisseurs financiers, au nom de la finance verte.

    Mais en étant au centre du système, d’un côté comme exploitants des énergies fossiles, de l’autre comme grands acteurs de l’éolien, ils sont en position de maîtriser totalement le calendrier, de fixer le rythme de développement de l’éolien, selon leurs intérêts. Car leur conversion aux énergies renouvelables n’est que de façade. Ils le disent tous, et leurs investissements le prouvent : le pétrole est appelé à avoir un très, très long avenir.

    mediapart

  • Le scandale des éoliennes

    Une vidéo de 31 minutes

    Vidéo/Table ronde sur Radio Courtoisie /éolien dans le 71 et à Marigny-St Micaud ; le 27 novembre 2023

    31 minutes

    avec

    Olivier Dubar, vice-président de Vent de sottise

    Sioux Berger, auteur du livre “Le prix du vent : Des éoliennes, des bêtes et des hommes” (Éditions du Rocher)

    Dany Poullet, présidente de l’association ACCU 71

    Daniele Peraudin, maire de Maux dans le 58.

    Paulette Matray, maire de la commune de Marigny dans le 71

    sur un projet de 4 éoliennes de 247 mètres de hauteur.

    ** **

    Mercredi 29 novembre sur Radio Tocsin

    avec

    Julien Aubert

    Daniele Peraudin

    Olivier Dubar

    Dany Poullet

    39 minutes

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    Commentaire reçu de Dany POULLET (ACCU 71)

    Comme vous le verrez en écoutant mes interventions dans les deux tables rondes (celle du 27 et celle du 29 novembre), je fais le lien entre transitions énergétique et numérique, les deux servant cette fameuse transition écologique … Ces trois transitions étant trois illusions pour pallier le réel problème écologique de notre planète…Les deux premières n’étant pas LA solution, mais LE problème comme le dit fort bien Aurore Stéphan (entre autres…) 
    C‘est justement ce lien qui à mes yeux est important à faire pour bien prendre conscience que tout se tient…..
    Dommage aussi, que lorsque l’on parle EnR ce soit toujours pour opposer les partisans du nucléaire à ceux des EnR et réciproquement…
    Quand allons-nous  cesser de nous opposer à ce niveau pour agir sur le vrai pilier de la transition écologique : celui de la déconnexion….. 
    Il faut se recentrer sur le bon axe : la sobriété numérique qui amènera la sobriété énergétique… 
    Quant à trouver une énergie qui ne pollue pas… ? qui connaît la solution ?
    Je vous le dis : avoir des monstres de 247 m de hauteur à 700 mètres de chez soi……ce n’est tout simplement pas possible pour moi….alors, que nous reste-t-il ? La fuite ?? 


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    Nouveau commentaire

    C’est le fond du problème. Qui dit tout-connecté, dit numérique et donc électricité. Il s’agit d’un totalitarisme électronumérique ni plus ni moins (« un fait social total » selon la définition sociologique + diktat d’un État, Prince devant sa Cour des lobbys industriels et marchands avec stratégie d’imposition directe ou indirecte : « le nudge »). Il suffit de lire les articles de Neau et Lebrun dans la revue Illusio. Et Flippo, Bihouix, Pitron, Gras, Dubey etc. l’analysent clairement. On va droit dans le mur.

    Déni sanitaire et fabrique industrielle du doute, exactement comme pour l’amiante, le tabac, les pesticides etc. + abandon des valeurs fondamentales de liberté individuelle et d’intimité (valeur « dépassée » selon Éric Schmidt) qui constituent notre socle humaniste et démocratique + multiplication des points d’entrée nous menant droit au blackout alors que nous n’avons pas que des amis dans les impérialistes capitalistes qu’ils soient américain ou russe ou chinois ou perse ou ottoman en plus des hackers souvent à la solde d’États.

    Enfin, c’est une catastrophe écologique. D’ailleurs, beaucoup de métaux et terres rares seront épuisés en 2030 d’après Bordage et Bihouix. Ce qui fait que l’on va saccager encore plus les Océans et l’espace pour aller en chercher.

    D’ailleurs, pourquoi y a-t-il débat sur les énergies pseudo-propres ? En toute logique, vu l’obésité énergétique annoncée, il y aura des centrales nucléaires, des éoliennes, du solaire partout – tout cela, comme le dit Bernard Neau, relevant de « l’Immaculée conception de la matière ». Nous sommes là face à une forme de religion fanatique.

    Si nous n’avons pas une vision politique globale de la gravité des enjeux et ne dénonçons pas ça très fort, nous sommes foutus. Oui, nous sommes rentrés en résistance face au technototalitarisme numérique et nous battrons pour arracher un droit universel (valable pour tous, y compris Breton et Macron…) à la non-connexion/déconnexion, bataille que ACCAD a déjà lancée en France. Bravo. Nous commençons à en recevoir des échos de l’étranger.

    Résistance 5G Nantes

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    On est dans une période d’ébriété énergétique. On ne fait que le répéter. Il faut d’ailleurs rappeler ce que le président de RTE, Xavier Piechaczyk, a dit : « il faut électrifier l’économie ». Si on ne se bat pas pour une sobriété énergétique, on court à la catastrophe. Il ne faut pas compter sur les puissants (par exemple, ceux qui monopolisent la parole lors de la Cop 28). Il faut compter sur nos propres forces … même si elles paraissent faibles.