Éoliennes le fiasco


Le fiasco de la chute de leur production malgré leur multiplication !

Depuis quelques années malgré une augmentation de la puissance installée d’éolienne la production de ces dernières en Europe stagne voire diminue. C’est ainsi qu’en France malgré une augmentation de la puissance installée qui est passée de 17,6 GW en 2020 à 20,6 GW en 2022, on a assisté à une diminution globale de la production électrique des éoliennes terrestres sur la même période. D’après les chiffres de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) , on est passé d’une production de 37,9TWh en 2020 à une production de 37,5 TWh en 2022.Malgré une augmentation de 17% de la puissance éolienne, on a eu une baisse de 1% de production. En clair, plus on installe d’éolienne moins on produit. Et malgré ce phénomène, le président Macron continue à vouloir multiplier les éoliennes pour répondre au besoin énergétique de la France : une vaste illusion ! Comment expliquer cet incroyable paradoxe de la baisse de production des éoliennes malgré une augmentation de leur nombre ? Il y a en fait quatre raisons principales :

– Le vieillissement des éoliennes

La rentabilité d’une éolienne est établie par ce que l’on appelle le facteur de charge. Pour calculer le facteur de charge (FC), on compare ce qui a été produit en une année à ce qui aurait dû être produit si l’éolienne avait fonctionné toute l’année à puissance maximale. Pour l’ensemble des éoliennes française le facteur de charge a été calculée en 2022 à 21,6%. Les éoliennes françaises ne produisent donc que 1/5 de ce qu’elles sont censées produire. C’est effectivement très faible.

Par ailleurs, une étude très importante de Gordon Hughes, professeur d’économie de l’université d’Édimbourg, a montré que le facteur de charge des éoliennes chutait avec l’usure due au temps. Il a ainsi pu établir qu’en Grande-Bretagne, le facteur de charge normalisé pour les parcs éoliens terrestres atteignaient un pic de production de 24 % au bout d’un an pour chuter progressivement à 15 % à dix ans puis 11 % à quinze ans. Très clairement, le vieillissement des éoliennes fait baisser notablement la production. C’est d’ailleurs la raison qui commande un remplacement des éoliennes entre 15 et 20 ans de vie. Les nouvelles éoliennes si elles ajoutent de la puissance dans le réseau n’empêchent pas le vieillissement mécaniques des premières éoliennes installées.

– Les meilleurs gisements de vent ont été pris en premier

La production actuelle des éoliennes tient compte du fait que les éoliennes ont été installée sur les sites de production les plus ventés et potentiellement les plus productifs. Les meilleurs gisements de vent ont été chassés en premier lors de l’installation des premières éoliennes. Ainsi le facteur de charge de 21,6 % en France prend-t-il en compte le fait que les meilleurs sites venteux et donc productifs ont été sélectionnés en premier par les exploitants éoliens à l’origine de leurs installations. Après 20 ans d’installation des premières éoliennes terrestres, les meilleurs sites ont déjà été pris par les premiers venus. Si bien que la bataille qui fait rage entre prospecteurs de gisement éolien se fixe désormais sur des sites ayant beaucoup moins de potentiel de vent et donc de ce fait avec une perspective de productivité beaucoup plus faible que les précédentes centrales. De ce fait, l’ajout de nouvelle éolienne aura tendance à faire globalement baisser la productivité de la totalité du parc éolienne.

– La multiplication des éoliennes ou l’ « Effet sillage » à grand échelle

L’autre phénomène très intéressant est l’ « effet sillage » qui peut se définir comme une diminution de la vitesse du vent derrière l’éolienne existante entraînant notamment une baisse de production des éoliennes situées après la première. En clair les premières éoliennes contribuent à la baisse des régimes de vent et participent à la diminution de la productivité des éoliennes situées après les premières. De ce fait la multiplication des éoliennes contribue à une modification générale des régimes de vent et plus il y a d’éolienne installées plus les premières perturbent la productivité des dernières arrivées. A l’inverse l’installation d’éoliennes nouvelles en amont de premières déjà installées peuvent perturber leur productivité.

Ce phénomène a d’ailleurs été accompagné de nouveaux contentieux entre exploitants éoliennes qui – ironie du sort – utilisent les mêmes arguments que les écologistes luttant contre la pollution éolienne à savoir le trouble anormal de voisinage. L’exploitant d’éoliennes déjà installées agissant contre un nouvel entrant en invoquant en quelque sorte un « vol de vent » par le second. Deux avocates du cabinet d’exploitants éolienne LPA-CGR avocats ont publié à cet égard une synthèse très instructive sur l’effet sillage et l’émergence d’un nouveau contentieux entre exploitants d’éoliennes. Ce phénomène multiplié à grande échelle conduit à une baisse générale de productivité du parc de centrales éoliennes dans l’Europe entière.

– La baisse des régimes de vent en Europe

Comme si cela n’était pas suffisant pour démontrer l’absurdité d’une politique de multiplication d’éolienne l’Institut Copernicus organisme de la Commission européenne a publié en 2022 une étude qui démontre que l’Europe a connu un record historique de baisse des vents en Europe depuis 43 ans. Depuis 1979, l’Europe n’avait jamais connu une baisse aussi notable des vents. L’organisme précise que la production d’électricité par les éoliennes baisse d’un facteur 2,7 par rapport au vent. Ainsi une baisse de 10% de vent conduit-elle à une baisse de productivité de 27% en électricité éolienne. Dans son rapport l’organisme de l’UE conclut :

« Les données sur le vent agrégées par pays mettent en évidence les pays européens qui ont connu les vitesses de vent les plus inférieures à la moyenne en 2021. Les cinq pays avec les plus grandes anomalies négatives étaient l’Irlande (le plus négatif à -8%), le Royaume-Uni, la Tchéquie, le Danemark et l’Allemagne (-5,7%). Les implications potentielles pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe deviennent évidentes lorsque l’on considère l’importance du secteur de l’énergie éolienne dans chacun de ces pays »

C’est donc dans les pays qui ont le plus investi dans les éoliennes qui se trouvent à subir l’absence de vent avec la nécessité de bruler du gaz voir pire du charbon pour compenser les périodes peu venteuses avec les conséquences que l’on sait sur l’environnement.Dans le même sens le GIEC a publié un atlas des vents indiquant les prévisions de baisse de vent en fonction des scénarios de réchauffement climatique. Plus la couleur est bleue plus le GIEC anticipe une baisse des régimes de vent. Dans un scénario de réchauffement de 1,5% l’Europe est une des zones qui sera le plus affecté par une baisse des régimes de vent. A bon entendeur ! On le voit, les perspectives de productions d’électricité par les éoliennes sont très loin d’être bonnes et la politique de leur multiplication sont affligeantes relevant plus d’une religion que de la raison. Les anticipations laissent songeurs et font plutôt penser que malgré une augmentation de la puissance installée nous allons assister dans les années qui viennent à une stagnation voir à une baisse de la production éolienne. En tout état de cause la courbe de production d’électricité des éoliennes ne suivra pas la courbe de progression de la puissance installée. De quoi interroger sur la pérennité en Europe d’une telle filière si peu productive et rentable à l’heure où les besoins en électricité vont croitre considérablement.

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