Éoliennes « tueuses » de Nozay


10 ans de bataille, un feuilleton beaucoup trop long dont se serait bien passé un éleveur installé à Puceul, près de Nozay, en Loire-Atlantique. Acculé et épuisé, Didier Potiron vient de vendre sa ferme. Pour autant, il n’abandonne pas son combat judiciaire pour faire reconnaître les préjudices qu’il a subi depuis l’installation d’un parc éolien à proximité de son exploitation

Depuis l’installation d’un parc éolien à côté de chez lui, il n’était pas rare que cet éleveur trouve une vache morte sur son exploitation. Ce décompte macabre a duré dix ans.

En tout, 450 bêtes de perdues Une mortalité 6 fois plus importante que la normale. Après des années de procédure, Didier Potiron a dû se résoudre à vendre sa ferme, pour autant il n’abandonne pas le combat.

Maux de tête, brûlures aux yeux, douleurs articulaires

« La santé était en jeu puisqu’on a été exposé tous les jours pendant dix ans avec les animaux aux champs électromagnétiques avec une grande fatigue qui s’est installée au fil des ans : maux de tête, brûlures aux yeux, douleurs articulaires et musculaires. Et donc il fallait absolument cesser cette souffrance », explique Didier Potiron.

Sollicitation des pouvoirs publics, expertises, contre-expertises, dont certaines pointent une probable concomitance entre l’installation du parc éolien et les problèmes de l’éleveur. En 10 ans, Didier Potiron a accumulé un dossier conséquent. Il y a un an et demi, le Tribunal accepte qu’une expertise neutre soit enfin réalisée sur les câbles enterrés, mais depuis rien n’avance. Prochaine échéance : le 8 mars.

On est rendu à la 16e date de report, pour avoir la réponse de la Cour d’appel pour savoir si oui ou non, on expertise ces câbles !

Didier Potiron,éleveur à Puceul

Le cas de Didier n’est pas isolé. Contactée, l’association nationale Ses Animaux Sous Tension, estime qu’en France plus de 700 éleveurs seraient impactés par des pollutions électromagnétiques.

Une reconnaissance de ces nuisances couterait sans doute très chère, selon lui : « ll va falloir un jour penser à indemniser ces éleveurs. On veut peut-être masquer les choses parce qu’on veut éviter d’en arriver là et d’autre part, on veut continuer à installer ces câbles à des coups le moins élevés possible », explique Hubert Goupil, président de l’association. 

Didier ne perd pas espoir. L’année dernière la justice a reconnu que des installations électriques pouvaient avoir des effets sur les bêtes. Deux éleveurs devraient obtenir des indemnités.

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