Les ZAER sont des zones que les maires peuvent définir dans leur commune pour chaque type d’énergie renouvelable
Après la cartographie de Mme Pompili et les zones de moindre impact, ce sont les zones d’accélération de Mme Pannier-Runacher. Faut-il définir ces zones ? Quels sont les avantages ? Quels sont les inconvénients ? Quelles sont les dates ? Quels sont les outils ? Vous allez trouver réponse à ces questions, ainsi que nos recommandations et de nombreux liens. Ici un exemple de délibération d’un Conseil Municipal.
II – Nos recommandations
- Répondre en 2024 après consultation de la population, consultation des communes voisines et de la Comcom ; puis délibération en Conseil municipal. Ne pas répondre présente à nos yeux le risque de signifier que vous acceptez en l’état les zones proposées par la préfecture.
- Exclure l’éolien, réserver le photovoltaïque en toiture (parkings, zones et bâtiments industriels et agricoles), voir les autres énergies (biomasse, géothermie de surface et profonde, pompes à chaleur ; réseaux de chaleur…) quand elles ne sont pas nuisibles pour votre commune.
- Pourquoi exclure l’éolien ? Pour deux raisons principales : le risque de prolifération incontrôlée, et le risque financier (*) Si vous autorisez des premières éoliennes (2 à 4 par exemple), les industriels en installeront ensuite des dizaines autour pour bénéficier des réseaux déjà installés, et vous n’aurez quasiment aucun pouvoir pour le leur interdire. C’est la tendance que l’on voit partout. Votre commune sera saturée.
- Surveillez vos finances : vous pensez récolter de l’argent avec les ENR (IFER) mais votre DGF pourra être diminuée d’autant, et les habitations perdront de leur valeur (et la taxe foncière), en général 30%, mais certaines maisons deviendront invendables. Au final vous récolterez… les ennuis et rien d’autre.
- Mettez à jour le PLU / PLUi pour le rendre cohérent avec les ZAER. Inscrivez dans votre PLU/PLUi et en le justifiant l’interdiction des infrastructures industrielles de plus de 100m de haut à moins de 1000m des habitations.
Un rapport comportant des aspects assez intéressants.
Les opérations de démantèlement sont un sujet de vives préoccupations, particulièrement légitimes pour ces installations très imposantes et de courte durée de vie (de l’ordre de 20 ans14). L’arrêté du 26 août 201115 prévoit une programmation du démantèlement à partir de juillet 2022 mais beaucoup de choses restent à faire pour que le démantèlement des parcs français déjà installés (dès les années 2025-30) et de ceux en projet ne s’accompagnent pas de gisements considérables de déchets (cf. infra)16.
Une éolienne est constituée majoritairement de béton, de métaux ferreux (fer, acier) et non ferreux (aluminium, zinc), de polymères (plastiques, résines, colles), de fibres de verre ou de carbone et d’une faible proportion de bois (principalement du balsa issu d’Equateur) ; seule une très faible part du parc éolien français actuel nécessite des terres rares dont l’extraction pose de graves questions environnementales23.
Etant donné la courte durée de vie de ces centrales et le gigantisme des parcs éoliens en construction ou en projet, la question du recyclage de leurs éléments constitutifs revêt une importance majeure.
Indépendamment des considérations sur l’environnement et la biodiversité qui sont développées ci-dessous, ces chiffres mettent en évidence des stratégies qui semblent :
• irréalisables, si on adoptait une politique 100% ENR, en particulier à cause de l’absence de moyens de stockage adaptés à l’intermittence,
• nécessiter, même dans l’hypothèse 50% de nucléaire37, des quantités d’installations éoliennes (et de stockage) nouvelles. Leur réalisation semble problématique, et elle se heurte déjà à des rejets dans l’opinion.
Enfin, un maintien du nucléaire au taux présent de 70%, dans le cadre d’une augmentation sensible de la consommation électrique, permettrait de faire l’économie de beaucoup d’éoliennes, mais nécessiterait de construire de très nombreux réacteurs38. Ce serait un défi considérable pour notre industrie qui exigerait une bonne compréhension dans l’opinion.
Cela signifie que la neutralité carbone est un objectif extrêmement ambitieux et difficile à atteindre, qu’il sera nécessaire de bien expliciter à nos concitoyens.
La question de la somme provisionnée pour le démantèlement d’une éolienne : selon l’étude faite par un cabinet d’architecture (agence Dominique Perrault) ce démantèlement pourrait aller sur terrain plat jusqu’à 400 000€. Si le terrain est accidenté le coût peut s’avérer nettement plus important. Quant à la somme provisionnée pour le démantèlement elle ne semble pas s’élever à plus de 100 000€, donc elle reste bien insuffisante.
Autre problématique d’ordre technique : celui du recyclage des pales en résine époxy armée de fibres de verre. La dureté du matériau composite couplé avec l’avantage de sa légèreté en a fait un matériau utilisé depuis longtemps. Son recyclage fait l’objet d’études depuis de nombreuses années sans solution véritablement satisfaisante – par exemple dans le réemploi du matériau des coques de bateau ou de pièces de véhicules automobiles. Il faut songer à la résistance des kayaks de compétition destinés à franchir des rapides sans se briser ou à celle des pâles d’hélicoptère pour imaginer sans peine les difficultés d’un recyclage des résines composites. Ce recyclage s’avère effectivement très difficile. Il est effectué par broyage essentiellement, une technique très coûteuse en énergie, suivi par un réemploi comme charge par noyage dans une nouvelle résine. La combustion de ces résines est également complexe parce qu’excessivement polluante.
Conclusion
Face au sacrifice consenti ce serait une faute impardonnable de la part de nos décideurs que de nous obliger dans quelques années à assister partout en France aux spectacles désolant de champs d’éoliennes abandonnés parce qu’inutiles ou non rentables. Tel risque d’être le paysage que nous laisserons aux générations futures.