Ce projet éolien terrestre concerne les Ardennes
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Il est notamment question de saturation visuelle : c’est exactement ce que l’on pense dans la région des Hauts-de-France avec les projets dans la vallée de l’Escrebieux, dans la vallée de la Sensée ainsi que celui récent déposé par la SASU FERME EOLIENNE PICASSE et proposant six aérogénérateurs et deux postes de livraison situés sur le territoire des communes de QUEANT, LAGNICOURT-MARCEL et PRONVILLE-en-ARTOIS.
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« Une saturation visuelle pour les habitants » : la cour administrative d’appel de Nancy, saisie par un collectif de riverains, a annulé deux arrêtés du préfet des Ardennes autorisant l’implantation d’un important parc éolien au nord de Reims, un projet porté par EDF et Renner Energies.
La Cour note que le parc « implanté sur un vaste plateau composé de terres agricoles, peu boisé, génère ainsi de fortes visibilités », soulignant le « nombre important d’éoliennes dans un rayon de 10 km ».
Le projet engagé depuis plus de 20 ans prévoit un parc de 63 éoliennes, d’une capacité de 226 Mégawatts, et une production équivalente à la consommation annuelle d’environ 250.000 habitants, ce qui en ferait un des plus gros parcs éoliens terrestres en France.
Dans une décision jeudi, la cour annule l’arrêté qui délivrait « une autorisation unique valant permis de construire » pour 63 éoliennes sur les communes de Bignicourt, Cauroy, Hauviné, Juniville, Neuville-en-Tourne-à-Fuy, Mont-Saint-Rémy, Ville‑sur-Retourne, à la Société Parc éolien Mont des Quatre Faux en juin 2017.
Les riverains soutenaient que « l’impact visuel du parc éolien devait être apprécié en tenant compte des effets cumulés de l’ensemble des parcs construits ».
Les porteurs du projet, EDF renouvelables et Renner Energies ont deux mois pour faire appel devant le Conseil d’État. EDF Renouvelables a confirmé à l’AFP avoir « pris connaissance de la décision » et « l’équipe du parc éolien du Mont des Quatre Faux analysera l’ensemble des éléments de cette décision avant de décider d’un éventuel pourvoi ».
« Saturation visuelle »
En première instance, en 2020, le tribunal administratif de Châlons‑en‑Champagne avait rejeté un recours de riverains qui avaient fait appel. La cour estime que si des « vices » pointés lors d’une première audience en appel ont « été régularisés », ces arrêtés restent « entachés d’une irrégularité ».
« Les seuils d’alerte admis pour apprécier le phénomène de saturation visuelle sont largement dépassés », poursuit-elle dans un communiqué. « Ni le relief, ni la végétation, ni des mesures de réduction pourraient masquer les éoliennes » d’une hauteur de pale de 200 mètres et « atténuer les effets d’encerclement et de saturation visuelle pour les habitants ».
Selon la cour, le projet « aggrave de manière significative l’encerclement des horizons de ces villages » et « ces atteintes ne paraissent pas régularisables sans une évolution très significative du projet qui ne se bornerait pas à la suppression de quelques éoliennes, et nécessiterait de réaliser une nouvelle étude d’impact ».
epochtimes.com
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Autre article sur le même sujet ; dans Le figaro
La cour administrative d’appel de Nancy a annulé les autorisations reçues par ce projet de 63 éoliennes dans les Ardennes.
Clap de fin pour un projet vieux de 20 ans et un contentieux de huit ans. Le 3 avril, la Cour d’Appel administrative de Nancy a annulé l’autorisation de construction d’un parc de 63 éoliennes du Mont des Quatre Faux (Ardennes), le plus grand projet terrestre en France. Les origines du dossier remontent en réalité à 2005, il avait alors été lancé par un spécialiste belge des énergies renouvelables, Renner, avant de céder une participation de 50% en 2014 à EDF Renouvelables. Trois ans plus tard, après que les études nécessaires ont été réalisées, le Préfet des Ardennes accordait une autorisation aux futurs exploitants.
Plusieurs recours ont été déposés, l’autorisation préfectorale a été à nouveau confirmée en 2020 avant d’être à nouveau attaquée. Jusqu’à la décision du 3 avril. La cour a notamment jugé que «les seuils d’alerte admis pour apprécier le phénomène de saturation visuelle sont largement dépassés pour les habitants de Cauroy, Machault, Mont-Saint-Remy, Dricourt et Pauvres». Situé sur un «vaste plateau composé de terres agricoles peu boisées offrant de larges vues et comportant peu d’obstacles visuels», comme la Cour le précise, le parc du Mont des Quatre Faux aurait donc généré «de fortes visibilités en raison du nombre important d’éoliennes dans un rayon de 10 km déjà autorisées dans le secteur».
EDF Renouvelables pourrait déposer un recours
Mais le dossier n’est peut-être pas encore bouclé. EDF Renouvelables ne s’interdit pas de déposer un recours devant le Conseil d’État, à condition que celui-ci se déclare compétent. Une issue espérée par certains. Le maire de Cauroy, Dominique Danneaux, ne décolère pas, furieux de voir «vingt ans de travail ainsi balayé». Il explique être «hyperfavorable au projet. Avec cette décision de justice, on donne raison à une minorité, à peine 3% de la population. Deux enquêtes publiques, dont les résultats étaient favorables ont été menées».
L’édile décrit un projet depuis son origine porté par les élus de sept communes, décidés à «éviter le mitage (du territoire) avec de petits projets». Lesquels se sont d’ailleurs multipliés au cours des dix dernières années, avec une demi-douzaine de parcs construits dans le secteur, comme celui de Vaux Coulommes à quelques kilomètres à vol d’oiseau. «Si mes concitoyens étaient contre le projet de parc éolien, je l’aurais abandonné depuis longtemps», ajoute Dominique Danneaux, avant d’ajouter «nous sommes dans une zone ventée en permanence. J’habite au lieu-dit des Quatre-Vents. Les éoliennes c’est chez nous qu’elles doivent être».
D’autant que les retombées économiques d’un tel projet sont loin d’être neutres. Ce parc, d’une capacité de 226 mégawatts, aurait en effet pu produire l’équivalent de la consommation de 200.000 personnes. Les travaux d’installation des éoliennes auraient dû apporter un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros aux entreprises de construction, essentiellement locales. Au moins une dizaine d’emplois auraient dû être créés pour en assurer la maintenance, sans compter les 2 millions d’euros de retombées fiscales espérées par les collectivités locales et les loyers qui auraient dû être versés aux agriculteurs.