Des éleveurs bovins de Loire-Atlantique ont constaté des troubles du comportement …
Un résultat vérifié au sein de leur cheptel, allant jusqu’à la perte de d’animaux.
Assez pour s’interroger sur les causes de ces phénomènes, certains incriminant les éoliennes sorties de terre à proximité.
L’Anses, qui s’est saisie du dossier et a enquêté, juge « hautement improbable voire exclue » une responsabilité des éoliennes.
C’est une histoire triste sur laquelle s’est penchée le jeune média Vakita. Celle d’un éleveur contraint « d’abandonner son cheptel à cause d’un mystérieux mal ». Les vaches laitières de Didier Potiron, dont la ferme se situe à Puceul (Loire-Atlantique), « dépérissent dans de mystérieuses conditions ». À la détresse de l’agriculteur se mêle de l’incompréhension : il peine à expliquer ce dont souffrent ses bêtes et témoigne de sa situation délicate. En raison de ces troubles, il regrette devoir mettre fin à son activité et fait part de sa tristesse, puisqu’il n’aura pas la possibilité de transmettre l’exploitation à son fils.
Enquête ouverte
Dans cette affaire, un suspect est pourtant dans le viseur : « un champ d’éoliennes » qui s’est « construit à proximité de l’élevage » il y a 10 ans. Des mats imposants qui sont également mis en cause par un autre éleveuse, Mme Bouvet, située elle-aussi à quelques encablures du même parc éolien. De quoi nécessiter l’intervention du ministère de l’Agriculture et de celui en charge de la Transition écologique, qui ont demandé que soit diligentée une enquête. C’est l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) qui a été saisie.
Quels sont les problèmes rencontrés par les bovins ?
Dévoilé en décembre 2021, le rapport de l’Anses revient sur le dossier en détails et précise quels sont les éléments qui lui ont été rapportés. Chez Mme Bouvet, on note « mammites et altération de qualité du lait, baisse de production de lait, troubles de la reproduction, troubles du comportement (refus d’avancer sur la route, évitement d’un quai de traite) », mais aussi « retards de croissance des veaux ».
Une partie des signalements sont similaires à ceux réalisés par M. Potiron et son épouse, qui s’occupe avec lui de la ferme. « Mammites et altération de qualité du lait, baisse de production de lait, troubles de la reproduction chez les vaches laitières » sont évoqués, ainsi que des « troubles du comportement, retards de croissance, mortalités et boiteries » chez les animaux.
Comment s’est déroulée cette étude ?
L’Anses indique s’être appuyée « sur les documents transmis à l’Agence, ainsi que sur les auditions des principaux acteurs de ce
dossier ». Les éleveurs, qui incriminent les éoliennes toutes proches, ont dont été entendus. Des témoignages d’ailleurs jugés précieux puisqu’ils ont permis de récolter « un certain nombre d’informations complémentaires utiles au traitement de la saisine ».
La saisine, côté Anses, a « mobilisé tant ses travaux antérieurs sur les risques pour la santé animale associés à l’exposition à des agents physiques que ses méthodes et savoir-faire dans le domaine des dispositifs de vigilances que l’agence opère ». Le tout avec le renfort de « plusieurs collectifs d’experts ». Il faut souligner, comme le note le rapport, que le groupe de travail a eu des difficultés à se prononcer sur certains aspects, en raison d’une série de « manques ». Les documents et analyses qui lui ont été fournis, réalisés depuis les premiers signalements en 2012 présentent des failles. Par exemple « en termes de coordination dans les études conduites », apprend-on. Des manques sont aussi mis en avant dans la « méthodologie utilisée », dans le « suivi des élevages » et la « traçabilité des données ».
Quelles sont les conclusions de l’Anses ?
Au terme de ses travaux, l’Anses a livré un verdict très clair. « En conclusion, dans les deux élevages, l’imputabilité aux agents physiques générés par les éoliennes sur les troubles objectivés est majoritairement exclue », indique le rapport final. « De plus, quel que soit l’agent physique considéré, la chronologie est incompatible avec les périodes de construction et de mise de service du parc éolien, pour les mammites et la qualité du lait, la baisse de production de lait et les troubles de reproduction dans les deux élevages, ainsi que les mortalités chez M. et Mme Potiron. » L’ensemble des documents et analyses ayant permis d’arriver à ces conclusions est accessible au grand public, sur près de 260 pages.
D’autres cas de figure à l’avenir ?
Il est important de remarquer que cette vaste étude ne tire pas de conclusions définitives. Les experts de l’Anses se sont prononcés sur deux cas très précis, mais ne concluent pas que les éoliennes ne présentent aucun danger pour les animaux aux alentours, le bétail en particulier. D’ailleurs, si d’autres saisines sont décidées, l’agence pourrait tout à fait être en mesure de mener de nouvelles investigations. Elle effectue dans cette perspective une série de recommandations, afin de pouvoir travailler de manière optimale à l’avenir.
Le ministère, lui, a relayé les résultats de l’Anses et observé qu’ils « concluent que l’attribution des troubles aux éoliennes est hautement improbable ». Il ajoute qu’il « prend acte de ces conclusions et se félicitent que ces travaux aient permis de déterminer une méthode d’investigation de tels troubles, qui pourra être employée si une situation semblable était à nouveau rencontrée ».
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Commentaire
Le titre de l’article est accrocheur, voire doit faire réagir.
Mais la fin de l’article est clair … sur ce dossier, il semble qu’il y a des incompatibilité avec la chronologie des faits.
La phrase suivante de l’article laisse la porte ouverte :
« Les experts de l’Anses se sont prononcés sur deux cas très précis, mais ne concluent pas que les éoliennes ne présentent aucun danger pour les animaux aux alentours, le bétail en particulier. »
C’est le cas dans l’Aisne où une ferme était entourée de 10 éoliennes … il n’y en avait qu’une qui posait souci !
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Conclusion : circulez, il n’y a pas grand-chose à voir !!