Le projet dans cette Vallée qui concernait Récourt, Dury et Eterpigny prévoyait d’installer 6 éoliennes. ASPECT, l’association créée pour la circonstance, a mené la bataille en opposition. Le préfet a donné son avis négatif aussi. Donc Engie a attaqué en Cour administrative d’appel de Douai. Ils ont perdu. En désespoir de cause, il ont pensé réussir devant la Cour de cassation : encore une fois échec. Donc la bataille est terminée et l’association ASPECT a voulu fêter cette victoire. Cela s’est passé le samedi 24 mai, sous une pluie battante, ce qui n’a pas empêché de nombreux marcheurs d’aller à la Pierre du diable, symbole de cette victoire.
Communiqué de l’association ASPECT
Après plusieurs semaines de beau temps en ce joli printemps, le diable s’est fait un « malin » plaisir à vouloir célébrer sa désormais très fameuse pierre de Lécluse, en arrosant copieusement les valeureux combattants venus lui rendre hommage !
Valeureux combattants qui, armés de parapluies, ont affronté les éléments pour arroser eux aussi l’événement, au champagne évidemment. Dernière petite épreuve, O combien dérisoire eu égard la lutte acharnée menée depuis près de cinq années par ces petits citoyens anonymes contre un géant industriel implacable, si dédaigneux et méprisant au départ, qui a fini par rendre les armes après trois défaites successives.
Parmi nos fidèles défenseurs, étaient présents nos indéfectibles soutiens, toujours à nos côtés depuis les premiers jours, Charles Beauchamp (Conseiller départemental et Président du SAGE de la Sensée), Thomas Meurillon (maire d’Eterpigny), Nicole Descamps (maire de Lécluse) et son adjointe Reine-Elise Carlier, Jean-Claude Plu (maire de Boiry-Sainte-Rictrude), mais aussi Laurent Turpin (maire de Saudemont) et Jean-Pierre Reymbaut (conseiller municipal à Tortequesne).
Il y avait aussi Pierre Rose et ses amis de l’association Escrebieux-Environnement, qui luttent vaillamment contre un projet éolien à Izel-lez-Esquerchin et Quiéry-la-Motte, ainsi que des fidèles de notre association ASPECT Val de Sensée et quelques amis.
Merci à tous pour votre fidélité ! Je ne peux malheureusement pas citer toutes celles et ceux qui nous ont apporté leur soutien comme ils pouvaient, présents ou absents ce jour, mais sans leur aide rien n’aurait été possible.
Merci à Nicole Suret qui nous a gratifié d’une magnifique prose en hommage à la Pierre du diable, et à Daniel Louis Richard, photographe de Tortequesne, qui m’a fait l’immense plaisir de m’offrir une reproduction originale encadrée de ce somptueux cliché de la Pierre du diable sous un ciel pourpre, de loin mon préféré !
Merci enfin à tous les membres du collectif, abonnés de la page FB (7000 vues annonce victoire), adhérents à l’association, aux maires et conseillers municipaux des communes ayant participé au financement de l’action en justice, les associations partenaires : l’Amicale des Huttiers de la Sensée, l’APEPAC de Gœulzin, la Fédération Stop Eoliennes Hauts de France, le GON (Groupe ornithologique et naturaliste des Hauts de France), la CMNF (Coordination mammalogique du Nord de la France), Sites & Monuments au niveau national.
Merci aux nombreux sympathisants, révélés par les pétitions et le sondage d’opinion : 82,44% des habitants de Dury, Etaing et Récourt opposés au projet, 673 signatures dans les communes limitrophes, soit au total 1084 signatures.
Merci encore à celui qui nous a sauvé la mise, notre menhir bien-aimé, et bien mal nommé « Pierre du diable », avec quand même un petit regret : la biodiversité n’a plus aucun poids aujourd’hui, puisque la loi autorise les industriels à demander une autorisation de destruction d’espèces protégées pour « Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur » !
Alors oui on a gagné mais il faudra rester très vigilants, d’autant que selon la cartographie du potentiel éolien terrestre 2023 (site de la DREAL Hauts de France) certains secteurs voisins seraient classés en zones potentiellement favorables…
Pour ma part, bien parti sur ma lancée j’essaie maintenant de donner des coups de main dans le département en conseillant les riverains et les associations face aux nouveaux projets éoliens. Mon action continue depuis deux ans au sein de la Fédération Stop Eoliennes Hauts de France, en tant que représentant du Pas-de-Calais. Je siège à ce titre depuis cette année à la Préfecture d’Arras en CDNPS (Commission départementale nature paysage et sites), et les nombreux combats en cours ne portent pas vraiment à l’optimisme.
La tendance en région et dans le département est celle du repowering, c’est-à-dire le remplacement des éoliennes les plus anciennes par de nouvelles éoliennes, plus puissantes et beaucoup plus hautes, hélas.
Les prévisions nationales ne sont guère réjouissantes, avec un projet de PPE3 catastrophique, que les opposants ont réussi à bloquer jusqu’à l’été.
– Ce 24 mai 2025, les collectifs nationaux Vent des maires, Réseau Énergies Terre & Mer, Vent de Colère, et Cérémé (Cercle d’Étude Réalités Écologiques et Mix Énergétique) ont appelé à manifester un peu partout en France pour s’opposer à l’éolien et à l’agrivoltaïsme.
– La PPE3, c’est la multiplication de l’éolien terrestre par 2 et de l’éolien en mer par 37 en moins de 10 ans, c’est aussi la projection d’une très forte hausse de la consommation électrique en très peu de temps, alors que les Français consomment de moins en moins d’électricité depuis plusieurs années, et alors même que les développeurs sont contraints d’arrêter les machines en raison d’une surconsommation qui coûte très cher, puisque l’électricité en excédent est obligatoirement écoulée à prix négatif, c’est à dire qu’il faut payer pour s’en débarrasser !
Six demandes ont été transmises aux députés et aux sénateurs :
1. Moratoire sur l’éolien terrestre, l’éolien maritime et les champs solaires en zone agricole.
2. Stop au gaspillage d’argent public et à la destruction de l’environnement.
3. Prise en compte des énergies vertes thermiques renouvelables dans la PPE3.
4. Intérêt supérieur majeur de réduction du coût de l’électricité qui a doublé depuis 15 ans pour les particuliers et triplé pour les entreprises.
5. Prise en compte de l’avis des élus et des enjeux de développement des territoires.
6. Refonte totale de la PPE3.
La lutte continue !




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