C’est ce que dit le maire de Sempy
Samedi matin, une dizaine de personnes a participé à la réunion publique organisée à Sempy par le groupe allemand Notus Energy. Pascal Widehem (bras croisés), le maire de Sempy, répond aux opposants au projet éolien qu’il porte pour sa commune.
Par Romain Douchin
Le contexte
Le projet éolien de Brunehaut, sur les communes de Sempy et Humbert, prévoit l’installation de six machines de 180 mètres de hauteur. Le parc produirait 67,8 GWh par an, l’équivalent de la consommation annuelle de 15 000 foyers (hors chauffage). La consultation du public, dans le cadre de la demande d’autorisation environnementale, se poursuit.
Ce samedi 30 août, la réunion publique à la salle des fêtes de Sempy n’a réuni que dix personnes, dont deux habitants de Sempy. Ce lundi de 16 h à 19 h, le commissaire enquêteur tient une permanence au même endroit pour recueillir les avis des habitants. On peut déposer sa contribution en ligne ici. La participation sera close le 10 septembre à minuit.
Visibles de loin
Ce samedi, cartes à l’appui, Samuel Becker de Notus Energy a présenté les incidences du projet sous différents aspects, en particulier sur un plan visuel. Il est évident que des éoliennes de 180 mètres se verront de loin. Les opposants, – dont fait partie l’Association pour la sauvegarde des ondulations montreuilloises – , pointent l’impact sur les paysages et la visibilité des machines depuis la citadelle de Montreuil et la chartreuse de Neuville. Comme compensation, Notus prévoit « des haies brise-vue de 18 mètres de hauteur ». Le préfet se prononcera dans les mois à venir sur ce dossier en instruction.
Dialogue de sourds
« Vous savez que cette visibilité est gênante vis-à-vis de la chartreuse, des projets ont déjà été refusés par le passé mais vous vous acharnez, pourquoi ? », a interrogé un opposant en se tournant vers le maire, Pascal Widehem. « Dans le village, la majorité des gens est pour », a répondu l’élu. « L’autre moitié a la trouille de se prononcer », a rétorqué un habitant. Pour Pascal Widehem, l’enjeu est surtout financier. Les éoliennes sont une manne à un moment où les subventions pourraient fondre. « Bientôt on ne touchera plus d’aides, comment vont faire les communes ? On va laisser les routes à l’abandon ? Si on augmente les impôts, les habitants vont faire des bonds. »
Le fils du maire concerné
Pascal Widehem confirme que son fils exploite une parcelle agricole sur laquelle une éolienne est prévue. « Je ne m’en suis jamais caché, je n’ai d’ailleurs pas pris part au vote lors d’un conseil municipal. C’est Notus qui choisit les meilleurs endroits d’implantation, on n’a rien demandé. J’ai exigé qu’il n’y ait pas plus d’une éolienne par agriculteur. Dans le village, on en a trois qui sont réparties sur trois exploitants. » Selon Samuel Becker, Notus verse au propriétaire de la parcelle et à l’exploitant (qui parfois est la même personne) 7 000 € par mégawatt (MW). Pour une éolienne produisant 4,5 mégawatts, la redevance annuelle est de 31 500 €.
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