Réunissant les services de l’Etat, les Parcs naturels régionaux et les opérateurs, l’Instance de concertation régionale sur la radiotéléphonie mobile rend un avis sur l’impact paysager de chacun des projets du territoire. L’objectif est de trouver la meilleure implantation possible des antennes relais. Une instance de médiation entre les collectivités territoriales et les opérateurs, peut également se réunir, sur demande écrite du maire ou du président de l’EPCI, pour un dialogue renforcé et une solution consensuelle. Une plaquette publiée par les Parcs à l’intention des élus rappelle les différentes étapes d’un projet (de l’instruction à la publication de l’avis) et liste plusieurs réflexes à avoir pour préserver les paysages :
• rechercher les points hauts existants pour éviter l’implantation de nouveaux pylônes (clochers d’église, châteaux d’eau, pylônes RTE, hangars)
• si l’implantation d’un nouveau mât est inévitable, l’adosser de préférence à un massif boisé
• mutualiser ou favoriser la cohabitation de plusieurs opérateurs sur un même support, lorsque la structure le permet et que le site correspond à la zone de recherche de l’opérateur.vérifier les arrêtés préfectoraux de protection de biotope qui interdisent toutes constructions
• proscrire les matériaux brillants
• peindre les antennes et les faisceaux hertziens de la même couleur que le support
• doubler la clôture de la zone technique avec une haie d’arbustes d’essences locales côté extérieur.
Morgann Le Mons, chargée de mission Paysagem.le-mons@pnr-scarpe-escaut.fr
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C’est terrible car ils ne font qu’accompagner ce qui tue le vivant !
Ex : peindre les antennes et les faisceaux hertziens de la même couleur que le support
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/comptes-rendus/seance/session-ordinaire-de-2022-2023/premiere-seance-du-mercredi-14-decembre-2022
Jean Yves Bony
Je prendrai l’exemple du parc naturel régional des Volcans d’Auvergne qui, avec ses 400 000 hectares, est l’un des plus grands parcs naturels d’Europe. Je ne peux pas supporter que l’on installe des éoliennes dans son périmètre. Je ne peux pas supporter que des tonnes de béton soient coulées à l’intérieur de cette terre -les fondations de chaque éoliennes, rappelons-le, réclament 800 tonnes de béton ! Réfléchissez donc avant d’implanter des éoliennes dans ces parcs naturels !
Pierre Cordier
Je rejoins Jean Yves Bony. Ma circonscription dans la département des Ardennes est couverte dans son intégralité par un parc naturel régional. Une association de préfiguration s’est d’abord montée, puis, un jour, nous avons eu le bonheur de voir madame Nathalie Kosciusko-Morizet débarquer pour nous annoncer la bonne nouvelle de la création du parc.
Ouvrir la possibilité d’installer des éoliennes dans l’enceinte de ces espaces protégés, alors que tout le monde se bat pour y préserver une certaine qualité de vie et protéger les animaux, nous choque. Je citerai à nouveau de terrible chiffre : pour chaque éolienne, il y a une moyenne annuelle de 27 oiseaux retrouvés morts après être entrés en collision avec les pales. Il serait paradoxal d’installer des éoliennes et d’aboutir à ce résultat alors que l’on cherche à protéger sur ces territoires, à juste titre sans doute, les grives et les hiboux grands-ducs. Nos concitoyens en général et les Ardennais en particulier ne le comprendraient pas.
Émilie Bonnivard
Je rejoins mes collègues sur la nécessité d’interdire l’installation d’éoliennes dans les parcs naturels nationaux ou régionaux. Pour vous donner un exemple d’actualité, en Maurienne, dans ma circonscription, les élus locaux découvrent qu’une zone spéciale de carrière (ZSC) sera créée sur leurs communes, dans le cadre d’un dispositif visant à autoriser l’exploitation de carrières.
Vous avez dit qu’il fallait faire confiance aux élus locaux, qui sont bien informés ; mais en réalité, cela ne se passe pas toujours ainsi. Dans le cadre des projets d’intérêt général, l’État lance les opérations avec les entreprises concernées et les élus se trouvent mis devant le fait accompli – dans le cas que je viens d’évoquer, la création d’une carrière à côté d’un parc national. C’est tout bonnement ahurissant ! Je vis cette situation dans mon territoire, où nous avons été confrontés du jour au lendemain à cette ZSC. Nous sommes démunis. Nous aurions aimé disposer par anticipation d’une meilleure information sur un projet de ce type, qui affecte considérablement le territoire. Je crains que nous ne fassions exactement la même chose avec des éoliennes qui seront implantées au sein de parcs nationaux. C’est ahurissant.