Une nouvelle mobilisation contre l’éolien INDUSTRIEL en Côtes-d’Armor
Le samedi 22 mars 2025,
le collectif Les Soulèvements de l’air, rassemblant quatorze associations locales, appelle à une mobilisation au sommet du Ménez-Bré, près de Guingamp. L’objectif ? Marquer une nouvelle étape dans la lutte contre l’implantation massive d’éoliennes industrielles en Bretagne. Pour les organisateurs, ces projets sont en contradiction avec une véritable écologie durable et menacent aussi bien les paysages que la biodiversité locale.
Bretagne : une explosion des parcs éoliens contestée
Depuis plusieurs années, les Côtes-d’Armor voient fleurir les projets éoliens à un rythme soutenu. Entre 2023 et 2024, pas moins de onze nouveaux permis ont été déposés, annonçant l’installation de soixante nouvelles éoliennes, en plus des 233 déjà présentes sur le territoire. Une multiplication jugée insoutenable par les opposants, qui dénoncent une prolifération démesurée et des infrastructures de plus en plus imposantes.
Selon Les Soulèvements de l’air, ces éoliennes géantes ne sont pas une solution écologique viable : « Cette prétendue électricité verte détruit la biodiversité et les Hommes qui y vivent, et alimente une société de surconsommation », affirment-ils dans leur communiqué.
L’implantation de ces parcs ne se fait pas sans heurts. Les projets se développent souvent à proximité immédiate des habitations et en zones bocagères ou boisées, entraînant des tensions entre riverains et promoteurs.
Un impact écologique préoccupant
Le cas du hameau du Dresnay, à Loguivy-Plougras, illustre bien ces inquiétudes. Située dans un corridor écologique reliant les forêts de Beffou et de Coat-an-Noz, cette zone, riche en biodiversité, est désormais visée par trois projets éoliens.
Or, un rapport de la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAE) a déjà mis en garde en 2020 contre les risques pour l’avifaune et les chauves-souris, espèces protégées particulièrement vulnérables. L’exemple du parc éolien de la forêt de Lanouée (Morbihan) est révélateur : six mois après sa mise en service, plusieurs centaines de chauves-souris y ont été retrouvées mortes. Un scénario qui pourrait se répéter dans d’autres secteurs bretons.
Face à ces constats, le Groupe mammalogique breton (GMB) tire la sonnette d’alarme. Son porte-parole, Thomas Dubois, s’inquiète d’une hécatombe annoncée pour certaines espèces si ces projets se poursuivent sans garanties suffisantes.
Un climat de tensions entre habitants
L’installation des éoliennes ne divise pas seulement sur le plan écologique : elle suscite aussi de vives tensions au sein des communes concernées. Certains propriétaires fonciers, qui acceptent de louer leurs terres aux promoteurs, sont en désaccord avec leurs voisins farouchement opposés aux projets.
Conscients que les actions locales isolées ne suffisent plus, Les Soulèvements de l’air fédèrent désormais les résistances en Bretagne. En septembre dernier, une journée de conférences avait déjà été organisée à Lanrivain. Cette fois, le collectif entend frapper plus fort avec un rassemblement au Ménez-Bré, un site emblématique dont le paysage est désormais marqué par les éoliennes environnantes.
Alors que les 640 éoliennes bretonnes (en 2020) font de la région la quatrième de France en nombre d’installations, le débat sur l’énergie éolienne ne cesse de s’intensifier. Loin d’être une solution écologique consensuelle, son expansion suscite une opposition grandissante, portée par des collectifs bien décidés à ne pas laisser leurs paysages et leur cadre de vie être sacrifiés sur l’autel d’une transition énergétique controversée, et de ce que certains apparentent à une véritable mafia.
Article paru le 19 mars 2025