… dans l’Arrageois-Ternois ?
Près de 270 éoliennes recouvrent l’arrondissement d’Arras (316 avec les installations en cours). Un tiers d’entre elles se situe dans le Sud Artois, devançant de peu le Ternois. À l’inverse, la communauté urbaine d’Arras n’est pas un terreau fertile.
L’arrondissement d’Arras fournit 54 % de la puissance installée en service du département du Pas-de-Calais.
Le cap des 300 mats en approche
Le nombre d’éoliennes implantées dans l’arrondissement d’Arras s’élève à 267. Et bientôt 316 lorsque les 49 autres machines en cours de réalisation seront terminées. Ces chiffres ne tiennent pas compte des projets faisant l’objet d’une procédure judiciaire car refusés par le préfet. Comme ceux de Brebières et Quiéry-la-Motte – Izel-lès-Équerchin ou celui de Dury-Etaing-Récourt, tout juste retoqué par la cour administrative d’appel de Douai car trop proches de sites historiques et de villages.
L’Arrageois-Ternois est l’un des arrondissements comptant la plus forte densité de mats. Il fournit 54 % de la puissance installée en service dans le département (655 MW), d’après une étude préfectorale de 2022. Rappelons que les Hauts-de-France sont la première région productrice d’énergie éolienne du pays (28 %). La Somme est le premier département (2 GW), suivi du Pas-de-Calais (1,2 GW, 23 % de la puissance régionale). L’Aisne est au même niveau.
Une géographie éolienne imposée
L’Artois, ses grandes plaines ouvertes au vent, son habitat regroupé, est un terrain particulièrement propice à cette production d’énergie. Mais pas n’importe où. Le schéma directeur régional, établi en 2011, a posé des conditions au développement éolien à une époque où les projets faisaient feu de tout bois. Il exclut certaines zones afin d’épargner certains paysages (vallée du Ternois) ou des sites historiques (l’axe Vimy – Notre-Dame-de-Lorette – Mont-Saint-Éloi – beffroi d’Arras). C’est pour cela que la CUA est très peu pourvue.
Sud Artois et Ternois à tous vents
L’implantation des éoliennes n’est pas uniforme dans l’Arrageois. Deux intercommunalités apparaissent comme des foyers éoliens : le Ternois (74 machines + 17 en construction) et surtout le sud Artois, à l’autre bout de l’arrondissement : 94 machines +19 en cours de réalisation, soit 113. C’est la deuxième intercommunalité des Hauts-de-France en nombre de mats derrière Somme sud Ouest (181).
Osartis-Marquion suit avec une cinquantaine de machines, les Campagnes de l’Artois une quarantaine. La communauté urbaine d’Arras est quasi vierge d’implantation, hormis dans le secteur d’Hénin-sur-Cojeul, Saint-Martin-sur-Cojeul, Wancourt.
Moins de projets à l’instruction
Signe que l’éolien s’essouffle, seule une quarantaine de dossiers sont en cours d’instruction, très majoritairement dans le Ternois (27). Il y en a huit dans le Sud Artois, considéré comme saturé, 6 sur Osartis-Marquion, aucun dans la CUA ou dans les Campagnes de l’Artois. Cette énergie se heurte à l’hostilité de certains élus, au premier rang desquels le président de la Région Xavier Bertrand, bien décidé à stopper son essor, ou de municipalités, quand bien même leur implantation est une source de revenus pour elles. Autre barrage, l’activisme de collectifs citoyens et associatifs, en particulier près de zones habitées. Le développement n’est toutefois pas à l’arrêt. Un projet est envisagé à Pas-en-Artois, secteur préservé jusqu’à présent.
VdN en date du 8 octobre