
Cela fait suite à la demande d’aide des mairies environnant le projet de trois éoliennes INDUSTRIELLES
Suite à ton mail sollicitant les élus des territoires environnants, j’ai pris le temps d’étudier plus en détail le projet d’installation éolienne sur ta commune et celle voisine.
Je souhaitais te faire part de mes réflexions, en tant qu’élu engagé dans la transition écologique et la sobriété énergétique.
Mon positionnement général
Je suis globalement opposé à l’implantation d’éoliennes industrielles de manière non concertée. Cependant, certains arguments avancés contre ce projet me semblent à nuancer :
- Nuisances sonores : elles paraissent exagérées au regard des nuisances actuelles générées par L’A1 et la voie TGV.
- Nuisances visuelles : comparables à celles de la ligne THT déjà en place.
- Impact sur la biodiversité : pour les chauves-souris et autres espèces, les nuisances restent bien moindres (même si elles peuvent et doivent être limité) que celles de l’agro-industrie pratiquée au pied des éoliennes.
Une alternative : des projets énergétiques acceptables et vertueux
J’ai moi-même été sollicité pour une implantation similaire à … (projet finalement écarté pour l’instant), et j’ai eu la même envie : faire participer les habitants aux bénéfices de ces installations. Plutôt que d’interdire systématiquement ces projets, il faut les repenser pour en faire des leviers de transition énergétique acceptables et vertueux.
Comment y parvenir ? Cela passe par :
- L’intégration des habitants : que les projets appartiennent au moins partiellement aux citoyens, qui pourraient en tirer un bénéfice direct (accès à une énergie moins chère, autoconsommation collective).
- L’outil juridique existant : les boucles d’autoconsommation collective sont déjà possibles. Je travaille d’ailleurs à la FDE pour les déployer sur des projets photovoltaïques.
- La gouvernance partagée : intégrer les collectivités et les citoyens dans la société de portage des projets, comme je le fais actuellement à Vimy pour une centrale photovoltaïque.
Pourquoi cette approche ? La transition énergétique est nécessaire, et l’éolien reste, à court terme, l’énergie renouvelable la plus efficace et la moins coûteuse pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Mais son développement doit être local, maîtrisé et bénéfique pour les territoires.
Proposition concrète Je comprends que ton association soit mobilisée contre ce projet, mais il y a une réelle opportunité à saisir : transformer cette opposition en levier pour un projet citoyen. Je serais prêt à t’aider à :
- Engager le dialogue avec l’installateur pour explorer une médiation et une réorientation du projet.
- Étudier la faisabilité d’une participation citoyenne et collective.
- Partager mon expérience sur le projet photovoltaïque de ….
Ce type de projet, qui a un impact négatif pour des milliers de personnes – même s’il reste limité et principalement visuel –, est une manne financière pour quelques agriculteurs et une petite ressource pour les communes et mériterait de générer aussi des impacts positifs pour ces mêmes personnes probablement à l’échelon de la communauté de communes, notamment en leur offrant la possibilité de réduire leur facture énergétique.
Et c’est cela qui favoriserait le développement des énergies renouvelables par la participation citoyenne plutôt que de souffler sur les braises du populisme régional et mondial.
Je reste à ta disposition pour en discuter plus en détail, et te propose mon soutien pour avancer sur cette voie.
N’hésite pas à me solliciter si tu veux qu’on creuse ensemble ces pistes.
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Une réponse a été envoyée
très intéressant ton retour sur le projet.
Je suis en désaccord avec un certain nombre de tes idées mais ce que tu développes mérite le respect et l’attention.
En vrac … et dans le désordre
Il y a un problème fondamental que l’équipe autour de Marine TONDELIER (mais pas que son équipe ; toute la classe politicienne) ne met pas en avant : la nécessité de produire beaucoup d’électricité parce que le système en a besoin pour sa numérisation (et les conséquences qui en découlent), les data centers (le plus grand va arriver à Cambrai) et – nouveau venue dans la cour des « grands » – l’IA. Ces élu.es de tout bord sont trop technophiles, technolâtres ; hors-sol et ne réfléchissant plus.
C’est en cela que le combat que nous menons dans un autre domaine à ESCREBIEUX se rapproche de celui que mène – ou essaie de mener – ACCAD !
Tu noteras que nous ne nous battons pas contre n’importe quelles éoliennes ; nous nous battons contre les éoliennes INDUSTRIELLES. Et là je te rejoins pour des éoliennes territoriales … donc avec étude de besoin dans un territoire et participation des citoyens du secteur. Mais le système centralisateur n’en veut pas parce qu’ils en ont besoin pour et la spéculation et le formatage des citoyens.
Tu parles des nuisances (sonore et visuelle) : d’accord avec toi sur ce que tu dis. C’est aussi malheureusement un argument des promoteurs – et d’autres : « comme le secteur est pollué, on peut en remettre une couche » ; c’est ce qu’on appelle l’anthropisation … et c’est un scandale.
Dernier élément : APR s’est faite élire dans notre circonscription ; j’ai même voté pour elle – un scandale ! Puis elle est redevenue ministre de l’écologie. Elle a dit ceci au courrier picard le 21 juillet, quand elle était encore ministre :
« Un moratoire sur l’éolien terrestre dans la région des Hauts-de-France ne me choquerait pas car la région a déjà atteint le double de notre objectif dans ce secteur pour 2030. »
De notre côté, nous avions dit : les HdF représentent 6% de la France ; 14% de la population habite dans la région ; nous produisons 30% d’électricité éolienne.
TROP, C’EST TROP. Notre région sert de poubelle (gigafactories, amazon, entreprises seveso, datas centers, epr …) parce que nous ne savons plus nous battre, parce que nous acceptons les promesses d’emploi ; parce que nous n’avons pas la fibre écolo.
J’arrête là … le débat n’est évidemment pas clos !