L’enquête publique ne manquera pas de faire réagir dans les communes concernées (Izel et Quiéry) … et les voisines.
1. le contexte
Le projet de parc éolien de la vallée de l’Escrebieux n’est pas né d’hier. En 2011, la communauté de communes Osartis-Marquion est sollicitée par des sociétés spécialisées pour implanter des éoliennes sur son territoire.
Après des études, un projet se précise en 2019. Soutenu par les sociétés Intervent et Valeco, il est composé de trois éoliennes, à construire sur des parcelles agricoles privées : deux à Izel, une à Quiéry.
Leur hauteur, pâle comprise s’élève à 200 mètres. Chaque éolienne alimenterait 5 500 à 8 000 foyers (puissance totale 15 MW).
En termes de fiscalité, les recettes par commune se montent à environ 11 000 €. Une enveloppe de 125 000 € par commune est prévue pour l’accompagnement d’actions locales. Des études de faisabilité sont lancées, avec l’accord des municipalités.
2. Oppositions nourries
Le projet fait l’objet d’un tir de barrage sur les territoires voisins. L’implantation d’une des éoliennes est prévue sur un territoire limitrophe de Bois-Bernard. Dans cette commune de l’Héninois, élus comme riverains sont résolument hostiles au projet. Idem à Drocourt. A Neuvireuil, le conseil municipal a délibéré contre. Dans les communes concernées, celui-ci ne fait pas plus l’unanimité.
A Izel, un collectif d’opposants, Environnement-Escrebieux, permet des actions régulières.
Outre les pollutions sonore et visuelle, le collectif met en avant un environnement déjà saturé en infrastructures (autoroute A1, ligne THT 2X 400 000 Volt, ligne TGV).
3. Des maires prudents
Elus en 2020, les maires d’Izel et de Quiéry sont prudents, d’autant que le parc éolien a été initié du temps de leurs prédécesseurs. « On attend les réactions des habitants pour émettre un avis », précise Frédéric Humez, maire de Quiéry. « J’écoute, je me tiens au courant, c’est le principal ». Son homologue, Corine Dubois attend la fin de l’enquête publique pour se prononcer. Mais pas question pour elle d’aller au-delà des deux mâts prévus sur sa commune : « Surtout pas ça, on n’a pas la volonté d’être entourés d’éoliennes ».
4. Opération séduction
Les sociétés Intervent et Valeco œuvrent à l’acceptabilité du projet. Des ateliers de concertation sont menés avec les habitants. Il est prévu des visites de chantier, une fois la construction lancée. « Il s’agit avant tout de faire un projet de territoire qui tient compte de tous les aspects (techniques, environnementaux, etc.) et qui respecte les habitants et leur environnement », annoncent les promoteurs sur le blog créé exprès.
Des chiffres
3
Le nombre d’éoliennes installées. 2 à Izel, 1 à Quiéry
200
En mètre, la hauteur en bout de pâle de deux éoliennes. La troisième fait 160 mètres
950
En mètre à vol d’oiseau, la distance qui sépare l’éolienne la plus proche de Bois-Bernard de la première habitation.
40 000 €
Ce qui touche le Département par an (sur 15 ans) pour ces trois éoliennes
11 000 €
Ce que vont toucher par éolienne et par (sur 25 ans) les communes d’Izel et de Quiéry
125 000 €
Ce que doit budgéter Intervent et Valeco pour le démantèlement des deux éoliennes de 5 MW. Il faut budgéter 100 000 € pour celle de 4 MW.