L’année 2022 a commencé difficilement dans le domaine de la lutte contre les éoliennes INDUSTRIELLES.
Nous avions déjà appris en 2021 qu’il y avait un projet d’implantations de trois éoliennes INDUSTRIELLES dans la Vallée de l’Escrebieux ; plus précisément deux à Izel-lès-Equerchin et une à Quiéry-la-Motte.
Nos avons mis du temps à réagir car nous pensions que l’enquête publique n’aurait lieu qu’en mars 2023 -ce qui était dans le calendrier prévisionnel des promoteurs.
Comme le pouvoir en place veut accélérer les procédures, comme les initiateurs du projet ne demandent pas mieux, nous avons constaté que l’enquête publique a été avancée au 7 novembre 2022.
Nous avons donc accéléré notre vitesse de croisière. Cela fut un peu facilité par le fait que le site de l’association ESCREBIEUX a été mis en place bien avant le 7 novembre. Le premier article est paru le 9 octobre.
Nous avons distribué beaucoup de tracts ; notamment sur Izel et Quiéry, mais aussi dans les endroits qui allaient être impactés par la vue des éoliennes ; donc à Beaumont, Bois-Bernard et Drocourt.
Cela a porté ses fruits globalement.
Comme nous voulions marquer le coup, nous avions envisagé de faire une démonstration-rassemblement le 19 novembre ; donc pendant la période de l’enquête publique. Nous n’avons pas été gâtés par le temps puisque, ce jour-là, il y avait beaucoup de vent. Nous voulions montrer la hauteur d’une éolienne (200 m) à l’aide de ballons gonflables. Ce ne fut pas une réussite car le vent a empêché la montée des ballons. Ce jour-là nous pouvions dire que l’un des promoteurs du projet, Intervent, avait acheté le vent ! Ce ne fut pas un échec total, bien loin de là. Nous avons vu venir une cinquantaine de personnes qui ont bravé le temps et un début de pluie. Par ailleurs, trois médias se sont déplacés et ont écrits des articles intéressants.
Nous avons ensuite donné des arguments pour que de nombreuses personnes puissent faire part de leur oppositions à ce projet durant l’enquête publique.
Le site est rempli d’articles montrant le sens de notre combat.
L’enquête publique s’est terminée donc le 7 décembre.
Nous avons pu constater que des communes limitrophes avaient manifesté leur opposition au projet : notamment Bois-Bernard, Drocourt, Fresnes, Neuvireuil et Vitry. Hénin n’a pas donné signe de vie -bizarre quand on sait que le maire de la commune est adhérent d’un parti politique qui se dit opposé à l’implantation d’éoliennes !
Nous avons appris que le conseil municipal d’Izel a émis un avis favorable au projet. C’était prévisible puisqu’ils avaient déjà accepté, avant 2020, l’implantation.
Le problème était différent à Quiéry car il y avait eu beaucoup de changement dans la composition de l’équipe municipale et parce que l’équipe précédente n’avait pas joué le jeu de la transparence sur le dossier.
Donc on attendait avec patience le résultat du vote de la nouvelle équipe. On n’a pas été déçu. On a eu la surprise de constater que le conseil a émis un vote défavorable au projet.
Bien entendu, ce fut la bonne nouvelle de la fin de l’année 2022.
Mais il ne faut surtout pas déjà crier victoire.
Chacun sait que les décisions de conseils municipaux ne sont que consultatives. Les mairies n’ont plus de pouvoir dans le domaine des projets d’éoliennes (tout comme dans celui des implantations des antennes-relais). Les promoteurs peuvent passer outre et s’adresser -directement- aux propriétaires des parcelles concernées. C’est évidemment ce qu’ils ont fait, tout en essayant de garder de bons rapports avec les mairies … qu’ils arrosent avec des subventions.
Que faire durant cette année 2023 ?
Nous avons gagné une bataille, mais nous n’avons pas encore gagné la guerre.
Cela veut dire qu’il faut rester vigilant, agir encore et encore.
Cela veut dire qu’il faut continuer à dire que plus de 70 % des habitants contactés des communes directement concernées sont opposés au projet.
Cela veut dire qu’il faut encore agir avant que le Préfet donne son point de vue.
Bien sûr, on va étudier sérieusement ce que va écrire la commissaire-enquêtrice. Elle aura eu un mois pour étudier le dossier et donner son point de vue, à la lecteur des éléments écrits déposés durant l’enquête publique. Donc, elle donnera ses conclusions normalement le 7 janvier… dans quelques jours !
Au sujet des conclusions après les enquêtes publiques, il faut savoir que, très souvent, les commissaires vont dans le sens des promoteurs. Donc, il faut attendre ce qui s’écrira le 7 janvier. Il est possible que la commissaire soit sensible aux arguments développés contre le projet.
ATTENDONS la décision de la commisaire-enquêtrice. Mais ne baissons pas la garde car l’avis de la commissaire n’est qu’un élément mis à la disposition du préfet. Il faut donc continuer, continuer et continuer encore.
Et il faudra continuer, même si le préfet ne veut pas entendre nos arguments. Nous avons des arguments, nous les développerons jusqu’à la fin de la bataille.
Nous avons l’envie de gagner. Nos arguments ont été assez expliqués, distribués. Mais il faudra encore expliquer et agir.
En face, nous avons des promoteurs qui nous méprisent. Il faut rappeler ce qu’ils osent écrire :
« Plusieurs observations font état d’une inquiétude par rapport à une évolution qu’ils jugeraient négative de leur cadre de vie (perturbation visuelle, acoustique, santé). Ces remarques (nuisances visuelles, sonores…) reposent principalement sur des postulats diffusés par les opposants que l’éolien est à la fois inutile et source de nuisances. Le comportement de ces personnes est souvent qualifié de NIMBY (Not in my back yard). Ce sont fréquemment des personnes qui n’intègrent pas complètement le tissu social local qui les héberge. Leur souci principal affiché est la protection du paysage, pour les années à venir, dans l’état « naturel » qu’ils connaissent. Pour eux, la seule activité compatible avec leur vision de la nature est le tourisme, car c’est lui qui valorise le côté esthétique de la campagne. La protection de la beauté de la nature est le dénominateur qui réunit tous les détracteurs de l’éolien. Ces personnes ont une opinion prédéterminée et considèrent que l’éolien industriel n’a pas sa place à la campagne. Bien souvent, les interrogations et les réticences locales proviennent aussi d’un manque de communication des pouvoirs publics pour expliquer au grand public les enjeux auxquels nous sommes collectivement confrontés et qui ont abouti à la mise en place de politiques gouvernementales pour développer les énergies renouvelables. Ce manque de communication claire et régulière sur les choix énergétiques de la France et leur justification par les pouvoirs publics, laisse libre le champ de la communication aux opposants aux projets éoliens qui diffusent via Internet des informations erronées, incomplètes, alarmistes et source d’anxiété auprès du public en recherche d’information. »
Ces propos ont été commentés dans un article en date du 7 novembre :
Pour résumer en peu de mots, il suffit de citer ce qu’écrivait un adhérent de l’association ESCREBIEUX :
« Ce sont des propos infamants, diffamatoires, humiliants… »
Ces propos montrent bien que, n’habitant pas la région, ces promoteurs n’ont pas beaucoup d’arguments à nous opposer ; ils se posent en donneurs de leçons vis à vis des habitants et -aussi- des pouvoirs publics. Ils pensent avoir la vérité, toute la vérité. Ils manipulent le cynisme pour tenter de nous écraser.
Ce ne sera pas facile de nous faire taire. L’année 2023 le montrera.
Il y a encore beaucoup de pain sur la planche. Plus nous serons nombreuses et nombreux, plus nous pourrons agir efficacement. C’est le souhait que nous émettons pour cette année qui commence.