Auteur/autrice : Escrebieux

  • Éoliennes « tueuses »

    Didier a perdu plus de 450 bovins en 10 ans

    Le couple Potiron a vendu sa ferme et maison de Puceul (Loire-Atlantique) après 10 ans de lutte contre les éoliennes « tueuses ». Plus de 450 animaux seraient morts par leur faute.

    « C’est un bâtiment mort, il n’y a plus de vivant. L’élevage est terminé. » D’une voix monotone portée par l’écho, Didier Potiron jette un dernier regard à ce qu’il reste de son lieu de travail.

    Environ 365 bovins étaient présents au quotidien dans cette étable familiale de Puceul (Loire-Atlantique), qu’il arpente de long en large depuis 1969. Mais après 10 ans de lutte acharnée, à se battre contre les moulins à vent, le couple a décidé de lâcher l’affaire.

    Le 7 décembre 2022, ils cédaient leur exploitation à un agriculteur. Fini l’élevage. La ferme et ses 131 hectares de terres, dont 61 en propriété, seront désormais destinés à la culture céréalière.

    La maison liée à la ferme avait quant à elle trouvé preneur l’été dernier. « Le projet d’installation de notre fils nous a fait prendre conscience qu’on devait passer à autre chose. On ne pouvait pas se développer ici. Tout le site est envahi de nuisances, il n’y avait pas de solution. » 

    450 animaux morts en 10 ans

    À quelques encablures de là, les pales d’éoliennes tournoient lentement. Leur mise en service en juillet 2013 aura fait basculer le rêve d’éleveurs des Potiron dans un cauchemar. « On s’est arrêtés à 450 animaux morts en 10 ans », résume Didier Potiron, accoudé à sa table en bois, à quelques heures de dire adieu à sa ferme. Une triste moyenne de 45 bovins morts chaque année depuis 10 ans, contre 10 à 15 par an auparavant.

    Ses dernières bêtes ont été emmenées le 27 décembre dernier. Des bovins qu’il ne supportait plus de voir souffrir. Inflammations musculaires et articulaires, problèmes de fertilité, morts subites… Par la force des choses, Didier Potiron était devenu un expert des pathologies qui décimaient son bétail.

    Le matin c’était un stress permanent lorsque je faisais le tour pour faire le point sur le nombre d’animaux en souffrance. Je devais pousser les vaches, matin midi et soir, pour les forcer à aller à la traite. On retrouvait des animaux morts le matin, épuisés par le stress. Didier Potiron

    Un péril invisible

    Le fonctionnement du parc éolien des Quatre seigneurs, son activité électrique dans le sous-sol et ses nuisances aériennes seraient, selon le couple d’éleveurs, responsables de cette surmortalité et de la baisse de productivité laitière de son bétail. En plus d’avoir mis en péril leur activité agricole, l’activité des éoliennes serait, selon eux, la cause de problèmes de santé de Murielle Potiron. 

    Elle n’a plus de crises d’épilepsie. Ça fait quatre mois qu’elle ne vient plus ici, et elle ne veut plus y mettre les pieds.

    Didier regrette pour sa part d’avoir dû abandonner son exploitation, malgré une lutte acharnée. « C’est une exploitation laitière en moins », glisse-t-il, amer. « Les syndicats professionnels comme les élus, personne ne nous a aidés pour trouver une maison ou pour délocaliser notre activité comme l’État nous y invitait en août 2018. Seuls l’Anast (Association nationale animaux sous tension, NDLR) et Le Mouvement de la ruralité nous ont soutenus. » 

    Une expertise qui se fait attendre

    En l’espace de 10 ans, une trentaine d’expertises de toutes sortes ont été menées dans la ferme et sur le site éolien pour traquer l’origine du problème. Toutes étaient diligentées par la préfecture, mais financées par l’exploitant du parc éolien ou Enedis. « L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, NDLR) se base sur des rapports qui ne sont pas neutres », martèle Didier Potiron. 

    C’est pourquoi en août 2021, une expertise des câbles électriques enfouis reliés au parc éolien a été demandée par le couple d’agriculteurs, « à nos frais », soit environ 10 000 €. Une « certaine usure » avait été constatée par Enedis en novembre 2015 lors d’un contrôle, mais n’était pas venue aux oreilles de l’ancien éleveur de Puceul. 

    Cette nouvelle expertise permettrait de vérifier ou d’écarter la présence de fuites de courant sous terre qui pourraient, le cas échéant, générer des champs électromagnétiques nocifs pour la santé. 

    Une demande acceptée par le tribunal judiciaire de Nantes en novembre 2021. Un expert judiciaire a déjà été nommé. Mais depuis, rien ne bouge.

    En février 2022, l’exploitant du parc et Enedis décident de faire appel de la décision du tribunal. La décision de la cour d’appel était attendue le 27 septembre 2022, avant qu’elle ne soit finalement reportée au 18 octobre, puis 14 autres fois depuis, jusqu’à ce mardi 14 février.

    « Ce qu’on ne comprend pas, c’est qu’ils fassent appel alors qu’ils n’ont rien à débourser pour cette expertise. Nous, on veut éclaircir cette situation et avancer. Pour nous et les riverains qui vivent les mêmes problèmes. S’il n’y a pas de fuite électrique, on pourrait écarter cette piste-là. Mais je pense qu’on a touché à un sujet délicat… » 

    L’énorme enjeu que représente le déploiement de l’éolien dans un pays qui veut réduire sa dépendance énergétique pèse selon lui sur cet épineux dossier.

    Le fait que ça puisse faire jurisprudence, je crois que c’est ça qui pose problème. Didier Potiron

    Désabusé, épuisé par ces démarches, Didier Potiron ne compte pas pour autant lâcher le morceau.

    « Des actions sont à prévoir si le report se poursuit », prévient-il. « On ne peut pas accepter une telle situation. C’est un dossier qui traine depuis de longues années et qui pourrait peut-être en solutionner d’autres. » 

    Une nouvelle vie à construire

    Bien que toujours engagés dans la mêlée judiciaire, lui et sa femme souhaitent désormais profiter d’un temps de repos et de vacances. Une pause que Didier n’a pu s’accorder depuis près de 8 ans. « Cette situation nous a pris beaucoup de temps, beaucoup d’énergie. On ne pouvait pas se permettre de faire appel à un remplaçant, ça aurait été trop compliqué pour lui. Le troupeau était trop difficile à suivre. Aujourd’hui on est très fatigués. Je n’arrive plus à calculer, à réfléchir… Il faut absolument couper. » 

    Leur nouvelle vie démarrait officiellement en ce premier week-end de février, dans leur nouvelle maison. « On a regardé s’il n’y avait pas d’éoliennes à proximité », précise Didier en un rictus. 

    C’est un soulagement pour nous, car voir des animaux en stress permanent et en souffrance, ce n’est pas notre rôle d’éleveur. Les problèmes de la ferme revenaient la nuit, et on avait du mal à trouver le sommeil. C’était des interrogations permanentes.

    « On n’abandonnera jamais »

    Un gros point d’interrogation ponctue aujourd’hui son avenir professionnel. « Je ne suis pas sûr de rester dans le milieu agricole », avoue-t-il. « On ne sait pas où l’on va, mais on en a tellement bavé pendant toutes ces années que ça ne nous fait pas peur. »

    Salarié agricole dans un élevage bovin, leur fils souhaite malgré tout poursuivre dans cette voie tracée par ses parents. « Il adore son métier », lance son papa avec fierté. « Nos enfants sont aussi soulagés, ils vont nous voir un peu plus et moins fatigués. » 

    De quoi engranger l’énergie suffisante et plus que nécessaire pour poursuivre la lutte qui les attend. « On n’abandonnera jamais. Tout cela nous a coûté trop cher, physiquement, moralement, donc on ne va pas lâcher. » 

    actu.fr

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    La suite, lundi 27 février

  • On accélère

    Le Parlement adopte définitivement le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables

    Le texte prévoit en particulier un développement de l’éolien en mer et du solaire.

    Le Parlement a définitivement adopté, mardi 7 février, le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables porté par Agnès Pannier-Runacher. Le vote ultime au Sénat a été acquis par 300 voix pour et 13 voix contre. En pleine crise énergétique et sous la pression du réchauffement climatique, ce texte a pour objectif de faire rattraper à la France son grand retard sur les énergies renouvelables.

    Le texte prévoit en particulier un développement de l’éolien en mer et du solaire. Il entend répondre à l’objectif fixé par le président Emmanuel Macron pour 2050 de multiplier par dix la capacité de production d’énergie solaire pour dépasser les 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW. Il vise à « lever tous les verrous qui retardent le déploiement des projets », a souligné Agnès Pannier-Runacher, qui a bataillé pour se ménager des appuis dans les oppositions à droite comme à gauche. « Nous sommes le seul pays européen à ne pas avoir atteint ses objectifs » en matière d’éolien et de solaire, a-t-elle affirmé devant les députés qui ont donné la semaine dernière leur dernier feu vert.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/le-parlement-adopte-definitivement-le-projet-de-loi-d-acceleration-des-energies-renouvelables_5645774.html

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    Impact des ondes. Les « effets cocktails » de plusieurs facteurs, selon l’élue de Loire-Atlantique

    La députée de la 7e circonscription de Loire-Atlantique, Sandrine Josso, finalise un rapport sur la santé environnementale. Les ondes électromagnétiques font selon elle partie des perturbateurs comme effets additionnels avec d’autres pollutions.Sandrine Josso est la rapporteure de la commission parlementaire « Santé environnementale » depuis le mois de juillet. Elle met la touche finale à ce rapport (il sera rendu mercredi à l’Assemblée) qui est la synthèse obtenue à partir de 70 auditions. « La santé environnementale est l’impact de l’Homme sur l’environnement, faune et flore, et ses conséquences sur sa propre santé et sur tous les êtres vivants. » 

    Les ondes électromagnétiques ne constituent pas un axe de son étude, mais la députée de la 7e circonscription pointe néanmoins les risques avec notamment l’éolien terrestre : « Ces problèmes ne peuvent pas être isolés, il faut les voir dans des effets additionnels, c’est l’effet cocktail qui regroupe plusieurs problèmes à la fois et a des conséquencessur les êtres humains, la faune, la flore. »

    Sandrine Josso n’est « pas experte en éoliennes, mais on peut imaginer que l’addition de plusieurs facteurs, pollutions de l’air, du sol, pesticide, ondes… causent des dommages. Tout cela n’est pas bon, notamment à certains âges de la vie, chez la femme enceinte, les enfants en bas âge, ou des gens très sensibles. Nous ne sommes pas tous égaux par rapport à ces perturbations. »

    La députée est très attentive aux cas de cancers pédiatriques de Sainte-Pazanne : « Dans le suivi des cas, on avait tendance à isoler les facteurs plutôt que de les regarder ensemble. Et n’oublions pas que la pollution de l’air tue chaque année entre 48 000 et 67 000 personnes en France. »

    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/impact-des-ondes-les-effets-cocktails-de-plusieurs-facteurs-selon-l-elue-de-loire-atlantique-7081053

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    Commentaire

    Le raisonnement de la députée est très compliqué à comprendre : elle pense aux effets cocktail et en conclut qu’il faut accélérer le processus pour implanter des éoliennes !

    C’est une réflexion politique très alambiquée !

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    Commentaire d’une amie

    Éleveurs et animaux en danger « Quand un ancien ministre de l’Agriculture est convaincu de l’existence de l’hypersensibilité aux ondes « Moi je suis convaincu maintenant, suite au rapport de l’ANSES, qu’il y a des gens qui sont hypersensibles, électrosensibles, et c’est une réalité. » C’est en ces termes que Stéphane Le Foll, ancien membre du gouvernement sous François Hollande, s’est exprimé face aux caméras de Actu.fr, suite à la conférence de presse tenue par l’ANAST (Association Nationale Animaux sous Tensions) au Mans, ville dont il est l’actuel maire. La rencontre avec un couple d’agriculteurs durement touchés dans leur santé et celles de leurs bêtes l’a persuadé qu’il s’agit d’ un « vrai sujet », qu’il « faut être extrêmement vigilant » et qu’il « faut prendre des mesures pour que ces personnes ne soient plus incommodées ».

    C’est pas beau ! Qu’a-t-il fait quand il était ministre de l’agriculture ?

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    Autre commentaire reçu

    Le député Benjamin Saint-Huile de Maubeuge a bien écouté les doléances de la chèvrerie de Mecquignies ; il a voté pour le projet de loi d’accélération !!!

  • L’anti-écologisme des éoliennes

    Une vidéo de 25 minutes

    Fabien Bouglé, conseiller municipal de Versailles, est depuis dix ans un lanceur d’alerte écologiste. Il est l’auteur de Éoliennes : la face noire de la transition écologique (Rocher 2019). Son dernier ouvrage : Nucléaire, les vérités cachées (2021).

    En pleine crise énergétique, il s’entretient avec Gabrielle Cluzel pour dévoiler les dessous du fiasco énergétique français et du projet de loi du gouvernement sur les énergies renouvelables (loi ENR).

    Ce projet de loi prévoit de faciliter l’implantation massive d’éoliennes en mer et sur terre. Fabien Bouglé dénonce une « loi scélérate et totalitaire » qui va faire sauter tous les verrous écologiques et juridiques. Il analyse les votes au Parlement qui ont déjà eu lieu et, pour lui, il y a encore un espoir car il n’y a pas d’unanimité : « les choses ne sont pas faites ».

    Surtout, il entre dans le détail des aspects anti-écologiques des éoliennes et des responsabilités de la crise de l’électricité en France : les « saboteurs » de notre système énergétique, selon lui.

    00:00 Intro

    00:48 Générique

    01:10 Présentation

    01:29 Une loi « scélérate »

    04:44 Des recours possibles ?

    07:26 Le volte-face des sénateurs LR

    08:28 Les éoliennes, anti-écologiques ?

    11:04 Merci les éoliennes ?

    14:12 Sortir du marché européen de l’énergie ?

    16:26 La faute à qui ? 18:04 Êtes-vous entendus ?

    22:44 Il y a-t-il des victoires ?

    24:36 Conclusion

    24:55 Abonnez-vous !

  • La Région condamnée par le TA

    Le Tribunal Administratif condamne  la Région à revoir sa copie sur les éoliennes 

    Le conseil régional a été désavoué par le tribunal administratif sur sa politique en matière d’éolien.

    La Région doit revoir à la hausse ses ambitions de production d’énergie éolienne. Ce qui va à l’encontre de la politique de Xavier Bertrand,   opposé à l’installation de nouvelles éoliennes. La Région va faire appel. 

    C’est un coup dur qu’a infligé le tribunal administratif de Lille à Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, farouchement opposé au développement de l’éolien.

    Le tribunal n’a pas pris en compte les efforts déjà consentis. Ils ont statué avec des paramètres obsolètes. 

    C’est précisément sur ce point que la justice a condamné la Région Hauts-de-France, pour son manque d’ambition. Dans une décision rendue le 6 février, le tribunal administratif de Lille a retoqué l’arrêté du préfet de région validant le SRADDET (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires).

    « saturation visuelle »

    Dans ce document, qui détermine les objectifs de production énergétique pour les prochaines années, l’éolien occupe une place marginale dans le renouvelable. Il s’agit de la seule énergie verte pour laquelle la Région ne prévoit pas une hausse de production au cours de la prochaine décennie, tablant sur une stabilisation au niveau de la production de 2021.

    Motif invoqué par Xavier Bertrand, les efforts déjà consentis par les Hauts-de-France, première région productrice d’énergie éolienne à l’échelle nationale, créant un phénomène de saturation visuelle. Une justification qui n’a pas convaincu le tribunal administratif de Lille.

    Cette décision n’infléchit pas la politique de la majorité régionale menée par Xavier Bertrand. « On continuera ce combat contre les promoteurs éoliens avec qui on ne pourra jamais discuter », promet de son côté Christophe Coulon, vice-président du conseil régional en charge de la ruralité.

    « Le tribunal n’a pas pris en compte les efforts déjà consentis. Ils ont statué avec des paramètres obsolètes », se défend Christophe Coulon. Ce dernier, proche de Xavier Bertrand, compte sur les récentes évolutions législatives entérinées depuis la rédaction du SRADDET pour obtenir gain de cause en appel. « Il n’y a pas péril en la demeure, on va apporter de nouveaux éléments dans le débat », poursuit-il, confiant.

    moderniser le parc actuel ?

    Solution évoquée dans la décision du tribunal, la modernisation du parc actuel qui accroîtrait la production sans implanter de nouvelles éoliennes. Une hypothèse à laquelle Christophe Coulon ne ferme pas la porte. « La question se pose, ça peut être un vrai sujet de débat. » Un point d’entente possible avec l’opposition écologiste. « I l y a un enjeu dans la question de la modernisation du parc mais il faut un vrai pilotage politique », estime Stéphane Baly, conseiller régional EELV, qui se réjouit de la décision du tribunal administratif : « Xavier Bertrand a été rappelé à l’ordre par l’État qui a désavoué sa posture. »

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    Commentaire

    La région qui occupe moins de 6 % du territoire fournit déjà 28 % d’électricité éolienne. Il faudrait en produire encore plus ? Dénaturer encore plus notre région qui est déjà bien amochée ? Et les problèmes de santé ? Et le gaspillage de béton ? Et les infra-sons ? On n’en parle évidemment pas au tribunal administratif !

    On a déjà été bien impacté par l’industrialisation de notre région. Elle a été sacrifiée sur l’autel de la productivité. On veut en remettre une couche en produisant encore plus d’électricité. Où est la sobriété demandée par E. Macron ? Il semblerait que ce n’est qu’un mot qui laisse croire que le président est écolo. Tout ceci pour créer encore plus de start-up qui consomment énormément d’électricité ? Tout ceci pour numériser notre société grâce aux antennes 5G qui consomment plus d’électricité encore ? Le « progrès » a bon dos car on ne s’occupe que de la technologie et on laisse tomber l’humain.

    Quant à «  la modernisation du parc actuel qui accroîtrait la production sans implanter de nouvelles éoliennes le parc actuel, » c’est encore un leurre car c’est toujours plus d’électricité, toujours plus, … et encore plus !

    On ne sort pas de cette société de consommation. Mais le revers arrivera quand on sera à court de matières premières et/ou quand on verra -d’une façon plus visible encore qu’actuellement- les conséquences de nos pratiques sur le monde (animal, végétal) qui nous entoure. Il sera peut-être trop tard pour beaucoup d’entre nous !

    Il arrivera aussi un temps où l’Homme ne sera plus qu’une marionnette robotisée.

  • Charte encadrant les projets éoliens

    Cette charte a pour objectifs :

    • D’associer la Commune, en amont de tout développement des projets éoliens, afin de prendre en compte les souhaits et les contraintes des collectivités des populations et du territoire;

    • De définir un cadre de référence pour la commune et les développeurs ;

    • De faciliter la démarche de concertation entre les collectivités, les développeurs éoliens et la population en posant des principes de transparence totale avant tout démarchage et recueil d’engagements de bailleurs;

    • De définir les engagements de chaque partie prenante au développement des projets éoliens

    Principes fondamentaux

    La Commune souhaite veiller à l’acceptabilité des projets par la population locale, à la nécessité de protection de l’environnement (eau, biodiversité…) et du patrimoine, à la prise en compte des impacts sanitaires, patrimoniaux, visuels et acoustiques.

    C’est pourquoi, les projets éoliens développés sur le territoire communal veilleront à respecter deux principes fondamentaux :

    1. Respecter l’environnement naturel et les écosystèmes, la santé, et le patrimoine naturel et architectural local.
    2. Engager les promoteurs ou porteurs de projets à respecter la charte et les critères de transparence de l’information en amont et en aval de tout projet.

    Le non-respect des critères énoncés dans la présente Charte conduira la municipalité à opposer un avis fortement défavorable à tout projet engagé ou à venir qui ne les respecterait pas.

    Pour en savoir beaucoup plus :

  • Le préfet dit non en Bretagne

    Le préfet s’oppose au projet éolien sur le Méné Hoguéné à Louargat

    Le préfet a tranché : il n’est pas favorable à l’installation d’éoliennes sur le Méné Hoguéné, cette belle colline en face du Méné Bré, près de Guingamp.

    C’est avec beaucoup de joie et de soulagement que les membres de Vents Contr’airs ont accueilli la nouvelle en ce début d’année : le préfet a émis un avis négatif au projet éolien sur le Mené Hoguéné.

    En cause, l’impact de tels aérogénérateurs sur le paysage remarquable, sur les monuments historiques et sur le cadre de vie.

    Les membres de l’association restent vigilants et mobilisés contre d’éventuels autres projets sur la commune. Ils ont bien à l’esprit que la société a deux mois pour faire appel de la décision. Et se disent reconnaissants des conseils avisés, de l’écoute et des soutiens dont ils ont bénéficié lors de leurs différentes actions.

    https://actu.fr/bretagne/louargat_22135/le-prefet-dit-non-au-projet-eolien-sur-le-mene-hoguene-a-louargat_56946474.html

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    Commentaire d’une Bretonne



    A retenir les motifs retenus par le préfet :

    « En cause, l’impact de tels aérogénérateurs sur le paysage remarquable, sur les monuments historiques et sur le cadre de vie. »

    Bravo à ce collectif transformé en asso pour son combat et son accueil très très chaleureux lors de cette conférence, très intéressante, de Sioux Berger avec la présence de Stéphane le Béchec.
    En espérant que ces possibles victoires nous donnent à tous l’énergie nécessaire pour ces combats sans cesse plus nombreux pour défendre notre droit à la vie dans un environnement sain !

    Rappel de la Convention AARHUS ratifiée le 28 février 2002, suivie du décret n° 2002-1187 du 12 septembre 2002 :

    « Afin de contribuer à protéger le droit de chacun, dans les générations présentes et futures, de vivre dans un environnement propre à assurer sa santé et son bien-être, chaque Partie garantit les droits d’accès à l’information sur l’environnement, de participation du public au processus décisionnel et d’accès à la justice en matière d’environnement conformément aux dispositions de la présente Convention. »

    comme repris dans la charte établie à l’initiative de José Mercier, maire de Bovel que nous remercions pour sa présence à la conférence de la journaliste Sioux BERGER, autrice du livre «  le prix du vent »

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  • De bonnes nouvelles

    En LOZÈRE : L’arrêt de la Cour de Toulouse rejette le recours contre le jugement du Tribunal de Nîmes qui annulait les permis de construire de Champcate. En substance : 1) La Cour retient que le Milan Royal est protégé au titre du patrimoine du milieu montagnard et que le projet lui porte atteinte. 2) La Cour écarte la régularisation possible au motif que l’emplacement même du projet ne permet pas de prévenir le risque. 3) La Cour écarte les mesures préventives de l’autorisation ICPE, définitivement annulée. Il est possible qu’un projet revienne dans quelque temps sur ce secteur, mais il nécessitera une reprise d’études assez conséquentes

    Dans l’HÉRAULT : Pour Bernagues et les 7 éoliennes fonctionnant sans permis de construire : La Cour de Cassation vient de donner tort à la Cour d’Appel de Montpellier, en précisant que l’étude d’impact fait partie des règles d’urbanisme et n’est pas une simple procédure. Son insuffisance, au sujet de la présence de l’aigle royal de l’Escandorgue sur le site éolien, suffit à justifier la démolition. Elle annule donc son arrêt, condamne Valeco à verser aux associations requérantes 3000 euros, et renvoie l’affaire devant la Cour d’Appel de Nîmes.Malheureusement, entre temps un aigle royal de l’Escandorgue a été tué, vraisemblablement par une éolienne (en attente du résultat de l’autopsie)

    Les éoliennes de la “ferme” de Lespignan, c’est terminé ! : Le recours du porteur de projet en Conseil d’État n’a pas été accepté. Victoire auprès de la Cour d’Appel de Marseille sur le paysage, et celle de Toulouse sur la biodiversité. Le Conseil d’État a fait valoir que le préfet peut refuser un permis de construire pour co-visibilité avec un élément du patrimoine, quelque que soit son classement (réf : 22/09/2022 N° 4555658). Cela dit, rien n’est définitivement acquis, les mêmes élus de la communauté de communes La Domitienne ont encore des projets industriels de photovoltaïque dans ces mêmes zones… L’enjeu est de finaliser le classement du site de la Basse plaine de l’Aude autour du canal du Midi pour éviter tout nouveau projet industriel.

    Le Conseil d’État a enterré les éoliennes de CEILHES-ET-ROCOZELS, le préfet avait refusé le projet ; en tout 6 + 12 bloquées, mais il y en a d’autres en cours (16 + 6).

    Aux Verreries de Moussans, le groupement forestier qui avait signé avec le promoteur pour l’installation d’un parc éolien, vient d’être dissous par le tribunal judiciaire de Béziers. La vigilance de l’asso (Protection Somail & Montagne Noire) qui avait remarqué que le groupement n’était pas à jour de son renouvellement statutaire, a payé ! Le promoteur, à ce jour, n’a donc plus d’interlocuteur.

    Dans l’AUDE : Annulation du projet sur le massif St Salvayre (Alet les Bains) pour insuffisance d’études d’impact et absence de dérogation pour destruction d’espèces protégées. L’association a demandé au préfet le retrait formel des autorisations administratives pour éviter tout autre projet.

    https://toutesnosenergies.fr/

  • L’association L214 fait parler d’elle

    Lire surtout le commentaire d’Auger

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    L214 dévoile ce mardi les images d’un élevage intensif de cochons situé à Penguily dans les Côtes-d’Armor. Filmées dans les bâtiments de l’EARL de la Ville És Plès, les images montrent des animaux parfois privés d’eau, mais aussi de soins alors qu’ils sont blessés ou agonisants. Des cadavres de plusieurs jours sont laissés au milieu des vivants. Les images montrent également les mutilations infligées aux porcelets de façon routinière : coupe des queues, meulage des dents. Ces pratiques étant illégales, L214 porte plainte contre l’EARL de la Ville És Plès pour sévices graves.

    En dehors des cas de négligence et d’abandon, les images montrent des truies et des porcelets vivant dans des conditions d’élevage intensives, incompatibles avec leurs besoins comportementaux et génératrices de stress et d’importantes souffrances.

    « L214 lance aujourd’hui un appel à la marque Le Cochon de Bretagne, qui s’approvisionne auprès de l’élevage de la Ville Ès Plès, et plus largement aux entreprises commercialisant de la viande de cochon afin qu’elles s’engagent publiquement à respecter d’ici 2030 les critères du Pig Minimum Standards, un référentiel soutenu par plusieurs associations de défense des animaux » indique l’ONG qui, si elle dévoile ces vidéos et photos de manière « brute », ne s’est toutefois pas confrontée aux éleveurs locaux pour les questionner sur les raisons, et sur la réalité quotidienne de de ce qui avait été filmé.

    « Le slogan de Cochon de Bretagne vante des animaux bien nés et bien élevés. Pourtant, dans l’élevage naisseur-engraisseur fournissant la marque, les truies sont enfermées pendant la moitié de leur vie dans des cages individuelles dans lesquelles elles ne peuvent même pas se retourner. Elles y donnent naissance à leurs petits et les y nourrissent, entravées par des barreaux. Certaines sont blessées et laissées sans soins : une truie continue d’allaiter malgré une mamelle arrachée, une autre souffre d’un abcès disproportionné à l’arrière de la patte. Contrairement à la réglementation en vigueur, les porcelets subissent plusieurs mutilations pratiquées de façon systématique : leur queue est coupée, leurs dents sont meulées. Les animaux vivent dans une grande promiscuité, sur un sol de béton ou de plastique ajouré, privés de litière et de tout autre enrichissement. Ils n’accèdent jamais à l’extérieur » indique L214 qui poursuit :

    « Ces conditions d’élevage standard, très préjudiciables pour les cochons au regard de nombreux avis scientifiques (EFSA, INRAe et CNRS), représentent malheureusement la norme : en France, 95 % des 24 millions de cochons abattus chaque année sont élevés dans ce type d’élevages intensifs. C’est pourquoi L214 demande à Cochon de Bretagne, à travers une pétition en ligne, de bannir les pires pratiques d’élevage des cochons en s’engageant publiquement à respecter au minimum et d’ici 2030 les critères du Pig Minimum Standards. Cette demande est également adressée à la grande distribution, aux grandes marques, aux chaînes de restauration et aux coopératives »

    La suite :

    https://www.breizh-info.com/2023/01/24/214287/penguily-22-lassociation-l214-filme-de-nouveau-un-elevage-intensif-de-cochons-en-bretagne/

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    Commentaire d’Auger

    N’y aurait il pas un problème d’ondes électromagnétiques dû aux infrastructures d’ENEDIS RTE des antennes relais à proximité ou des éoliennes ; de plus en plus d’agriculteurs sont touchés par le problèmes des ondes au point qu’il y a du cannibalisme chez les porcs , des amaigrissements et la mort, chez les bovins la production de lait baisse, les avortements sont nombreux, les mammites ; morts nombreuses aussi en bovin viande : c’est pareil, pas de croissance, pas de consommation d’eau, amaigrissement, poil piqué et mort aussi. il y a aussi des clusters de cancers pédiatriques comme à Sainte-Pazanne, dans le haut forez à Lyon, à Marseille etc etc à chaque fois des lignes électriques passent à proximité.
    j’en ai discuté avec des responsable d’ENEDIS et de l’ANSES ils m’ont dit que malgré qu’ils avaient dit qu’il n’y avait pas de lien de causalité dans leur rapport, la vérité est tout autre selon leurs dire ; ils m’ont clairement dit que leur rapport était mensonger, que les sommes d’argent en jeu était trop importante .

  • Impact d’un parc éolien

    « Mme Laurence Garnier, sénatrice, attire l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les difficultés rencontrées par des exploitants agricoles en Loire-Atlantique concernant l’implantation de parcs éoliens et les probables répercussions sur leur santé et celle des animaux.
    Les éleveurs implantés à proximité du site éolien des Quatre Seigneurs à Puceul et à Saffré alertent depuis des années des perturbations lourdes qu’ils subissent très concrètement.
    Les premiers symptômes comportementaux des élevages sont déjà observés en 2012 : diminution de production de lait, problème de vêlage, perte de bétail. Des témoignages vétérinaires précis font la relation avec la mise en service du parc éolien. Des symptômes ont également été signalés par les habitants riverains du site : céphalées, vertiges, saignements de nez, brûlures aux yeux, troubles du sommeil.
    Une expertise judiciaire a été confirmée fin novembre 2021 par le tribunal de Nantes à la suite du recours d’éleveurs. Il s’agit d’expertiser les câbles électriques souterrains de l’exploitation. Il est utile de rappeler que des études ont déjà été diligentées sur deux élevages en 2014 et 2015. Un audit conduit dans le cadre du groupe permanent de sécurité électrique (GPSE) en coordination avec la chambre d’agriculture de la Loire-Atlantique faisait déjà apparaître une corrélation entre les anomalies relevées par le robot de traite et la production du site éolien.
    En 2019, un sénateur avait déjà interrogé le ministre de la santé de l’époque sur l’impact du parc éolien (question orale n° 667). Le secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé a répondu lors de la séance du 19 mars 2019 que « la revue des connaissances disponibles en matière d’effets sanitaires auditifs et extra-auditifs dus au parc éolien, en particulier dans le domaine des basses fréquences et des infrasons, ne mettait pas en évidence, là non plus, d’arguments scientifiques suffisants en faveur de l’existence d’effets sanitaires autres que la gêne liée au bruit audible et un effet, dit nocebo, qui peut contribuer à expliquer l’existence de symptômes liés au stress réellement ressenti par des riverains du parc éolien ».
    La réalité constatée sur le terrain est loin de ces propos. Il faut entendre le témoignage des éleveurs qui vivent concrètement et continuellement ces lourdes perturbations.
    Les répercussions sanitaires sur les habitants et les animaux des exploitations agricoles sont bien réelles. Elle lui demande si le Gouvernement entend enfin agir pour faire cesser ces désordres importants. »

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    En réponse à la question orale de Madame GARNIER, sénatrice -en décembre 2021-, voici

    la réponse de  M. Adrien TAQUET, secrétaire d’État auprès du ministre des solidarités et de la santé , chargé de l’enfance et des familles -en janvier 2022 :

    «  Madame la sénatrice, je souhaite en préambule revenir sur l’ensemble des conclusions – récentes ou plus anciennes – établies au sujet du parc éolien des Quatre Seigneurs et des troubles touchant les bovins rapportés par deux éleveurs.

    L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail avait été saisie par le Gouvernement en mai 2019 ; elle a rendu son avis le 16 décembre dernier, concluant que les troubles rencontrés ne sont très probablement pas liés à la présence des éoliennes.

    Les conséquences de l’implantation de parcs éoliens sur la santé humaine ont fait l’objet de plusieurs expertises. La dernière porte plus particulièrement sur le bruit émis par ces dispositifs.

    Dans un avis rendu en 2017, l’Anses précisait que les données disponibles ne mettaient pas en évidence d’arguments scientifiques suffisants en faveur de l’existence d’effets sanitaires qui seraient liés à l’exposition aux infrasons et aux basses fréquences émis lors du fonctionnement des éoliennes.

    Par ailleurs, dans son rapport de 2017, l’Académie nationale de médecine indiquait que les nuisances sanitaires des éoliennes terrestres semblent avant tout d’ordre visuel et, à un moindre degré, sonore.

    Sachez par ailleurs qu’une étude épidémiologique est en cours, madame la sénatrice : il s’agit du projet de recherche sur les impacts du bruit éolien sur l’humain, dit RIBEolH, mené par l’université Gustave-Eiffel, qui a pour objectif d’étudier les effets sur la santé du bruit émis par les éoliennes. Une étude psycho-acoustique et physiologique sera menée afin de comprendre les mécanismes auditifs qui sont associés à la gêne due aux infrasons.

    Les résultats de cette étude, attendus pour 2025, devraient apporter des éléments scientifiques complémentaires au sujet des effets de l’éolien sur la santé humaine. Nous disposerons ainsi de données complètes et vérifiées. »

    http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ21122014S&idtable=q426396|q407584|q399053|q398403|q394312|q390525|q382906|q382545|q379562|q376069&_c=%E9olienne+%E9levage&rch=qs&de=20200129&au=20230129&dp=3+ans&radio=dp&aff=ens&tri=dd&off=0&afd=ppr&afd=ppl&afd=pjl&afd=cvn

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    Commentaire

    Ils nous refont le même coup qu’avec la 5G . L’ANSES  a été mandaté fin décembre pour donner son rapport sur la question au plus tard juin 2021. Les maires en ont profiter pour faire passer un moratoire. Pendant ce temps, les opérateurs ont multiplié leurs implantation. Cerise sur le gâteau (qui était prévue) : l’ANSES n’a rien trouvé à redire car il n’y a pas assez d’études … françaises. Les maires se sont fait avoir, ce qui ne les a pas spécialement dérangé !

    On aura le même scénario avec les éoliennes industrielles ; avec une différence : Macron veut favoriser l’implantation des éoliennes. Les promoteurs ont au moins deux ans pour défigurer encore plus le paysage français … sans compter que le résultat sera (sûrement) le même que pour la 5G : circulez, y a rien à voir … ou pas grand-chose !

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    Autre commentaire reçu


    Les résultats de cette étude, attendus pour 2025 …..
    A titre d’information, les ehs sont toujours dans l’attente du guide de bonnes pratiques qui était attendu pour fin 2021, puis fin 2022 puis ?????

    Je ne saurai trop vous conseiller de diffuser l’initiative du maire de Bovel, qui à l’unanimité, a fait adopter une charte pour encadrer le déploiement des éoliennes ….
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/bovel-35330/cette-commune-d-ille-et-vilaine-vote-une-charte-pour-encadrer-l-implantation-des-eoliennes-467d5468-56e4-11ed-844b-6884844cd59f

    Sinon, d’ici fin 2025 le pays sera complètement couvert et nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer.

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    Cette commune d’Ille-et-Vilaine vote une charte pour encadrer l’implantation des éoliennes

    La commune de Bovel (Ille-et-Vilaine) et son maire, José Mercier, veulent plus de transparence dans les projets d’implantations d’éoliennes. Une charte a été votée en ce sens. Une dizaine d’élus du sud de Rennes suivent de près l’initiative.

    https://www.ouest-france.fr/bretagne/bovel-35330/cette-commune-d-ille-et-vilaine-vote-une-charte-pour-encadrer-l-implantation-des-eoliennes-467d5468-56e4-11ed-844b-6884844cd59f

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    L’action d’une commune de 598 habitants

    Une charte municipale pour encadrer les éoliennes

    Pour lutter contre les démarches de prospection sauvage, une commune bretonne a adopté une charte visant à en­cadrer les projets d’implantation d’éoliennes et à garantir un droit d’information des élus.

    Bovel (Ille-et-Vilaine, 598 habitants) fait partie de Vallons de Haute-Bretagne Communauté (18 communes, 44007 habitants), une communauté de communes dont le territoire est fortement soumis à la pression des développeurs d’éoliennes. Or, cette intercommunalité n’est pas dotée de PLUi, et plusieurs de ses communes sont encore sous le régime de la carte communale. Si Bovel dispose d’un PLU, cela n’empêche donc pas que des projets éoliens s’implantent dans ses communes limitrophes avec un impact sur la faune et sur la biodiversité de son territoire. Sans compter que même avec un PLU restrictif, la nouvelle loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables obligera les maires à mettre en conformité leurs documents d’urbanisme.

    Un avis légitime des élus

    José Mercier, le maire de Bovel, était favorable au droit de veto des maires – ou plutôt des conseils municipaux – pour ne pas se voir imposer des projets d’installation de production énergétique, refusés par la population ou les élus locaux. « C’est l’assentiment d’un conseil muni­cipal qui garantit la légitimité d’une opération », indique-t-il. Mais le droit de veto a finalement été abandonné par les parlementaires. Toutefois, José Mercier avait anticipé. Il a ainsi travaillé à un projet de « charte de l’éolien » avec le concours de l’association Sauvegarde environnement et patrimoine breton (SEEP). Celle-ci, qui offre par ailleurs aux particuliers un outil d’analyse des baux afin de les conseiller lorsqu’ils sont contactés par des développeurs, a apporté un conseil juridique pour la rédaction de la charte. La charte, adoptée par le conseil municipal de Bovel, s’appuie ainsi sur la Conven­tion européenne d’Aarhus [1], qui garantit les droits d’ac­cès à l’information et de participation du public en ma­tière d’environnement, ainsi que sur une récente juris­prudence rappelant que le public doit être en capacité, par sa participation au processus décisionnel, d’« exer­cer une réelle influence » sur les projets [2].

    Garantir la transparence

    La charte n’a certes pas de valeur juridique, mais pour José Mercier l’essentiel n’est pas là. « Les dévelop­peurs éoliens arrivent sur nos territoires en parlant de concertation et de transparence. Or, la charte nous per­met de les prendre au mot. Cela les oblige à mettre l’in­formation à disposition du public. Cela n’empêche pas les propriétaires de donner leur accord, mais au moins ils sont informés des impacts sur la santé, sur la faune, sur la biodiversité, sur l’évaluation de l’impact de l’im­plantation d’une éolienne sur leurs biens ou ceux de leurs voisins. » Car le maire de Bovel se dit ne pas être opposé par principe aux éoliennes, mais opposé à une politique méprisante à l’égard des élus, lesquels ont une responsabilité de protection de leur population. Au sein de la communauté de communes, une dizaine de communes ont participé à une rencontre sur le projet d’adoption de la charte et pourraient suivre l’exemple de Bovel. José Mercier a également transmis sa charte aux associations nationales de maires en espérant qu’elle inspirera d’autres élus.

    Marius Benedetti

    [1] http://bit.ly/3GG5UT5

    [2] Conseil d’État, 15 novembre 2021, n° 434742.

  • Lettre aux parlementaires

    Le vote de la loi d’accélération des éoliennes serait une nouvelle erreur historique

    Cette loi, si elle était adoptée, serait une nouvelle erreur historique pour notre pays après celle, il y a 10 ans, de l’abandon progressif du nucléaire.

    Depuis le choc pétrolier et le plan Messmer de 1974, la France a accéléré sa souveraineté énergétique en développant un mix électrique basé sur ses 58 réacteurs nucléaires et ses barrages. Grace à ce mix nucléaire/renouvelable pilotable – qui a largement fait ses preuves – notre pays a, au cours des années, diminué sa dépendance aux énergies fossiles et est devenu un des pays les plus exportateurs d’électricité dans le monde lui permettant de financer ses importations de pétrole ou de gaz. Cette solution a contribué à assurer la compétitivité de nos entreprises et à baisser la facture d’électricité des français qui, jusqu’à l’année dernière, était une des moins chères de l’Union européenne.

    La loi de baisse du nucléaire à 50% du mix électrique, la loi de libéralisation des éoliennes de 2013, la fermeture symbolique de Fessenheim, l’arrêt du projet Astrid, ont contribué au délaissement de notre fleuron industriel nucléaire, ainsi qu’à un développement incontrôlé des éoliennes dans nos campagnes et nos littoraux. Ces dernières n’ont produit en 2020 que 1,6% du mix énergétique primaire consommé en France selon les chiffres du ministère de l’Écologie face aux 40% produit par les centrales nucléaires. Pour autant notre parc nucléaire aura coûté 90 milliards et les éoliennes entre 100 et 150 milliards d’euros facturés aux consommateurs ou aux contribuables auxquels il convient d’ajouter les 100 milliards d’euros annoncés par Xavier Piechazyck, Président de RTE pour le raccordement de celle-ci au réseau.

    Pour justifier l’accélération de leurs installations, l’objectif affiché par l’Union européenne et le gouvernement était d’assurer notre décarbonation. Cela n’a aucun sens car associer ou remplacer le nucléaire décarboné par une électricité intermittente qui doit être couplée à une centrale thermique au gaz ou au charbon n’a aucun bienfait climatique.

    Pire, les pays qui ont choisi ce modèle voient leurs émissions de gaz à effet de serre exploser. C’est ainsi que l’Allemagne qui a le record d’éoliennes fait fonctionner à plein régime ses centrales au charbon au moment où il n’y pas de vent. Résultat : en 2022, notre voisin avec 500 gCO₂eq/kWh* a émis 5 fois plus de gaz à effet de serre que la France avec 100 gCO₂eq/kWh*(*source Electricitymap.org) Sans compter les particules fines contenant uranium et mercure projetées dans le ciel européen. Alors, voulons-nous prendre comme modèle le mauvais élève de l’Union Européenne ?

    Cette politique d’accélération en France des énergies intermittentes est dramatique pour notre pays qui est un des plus vertueux en Europe pour sa politique climatique. Conscient de ce paradoxe, le gouvernement se justifie en nous faisant croire que l’installation d’éoliennes ou de panneaux solaires assureraient notre souveraineté énergétique. Vaste illusion ! Si le vent ou le soleil sont bien exploités en France, aucun des outils industriels nécessaires pour produire cette électricité intermittente n’est conçu ou construit par des entreprises françaises. L’essentiel des panneaux solaire sont produits en Chine, 65% des éoliennes terrestres installées en France sont allemandes et 30% danoises. Et encore les très graves difficultés financières des fabricants d’éoliennes Général Electric, Vestas ou Siemens-Gamesa, qui perdent actuellement des milliards d’euros, font craindre un nouveau dumping de la Chine sur cette filière.

    A court d’argument, le gouvernement insiste : les éoliennes pourraient être rapidement implantées en attendant les nouvelles centrales nucléaires plus longues à installer. Cela ne tient pas la route. Pour produire l’équivalent de la seule centrale nucléaire de Bugey installée sur 1km2 il faudrait 13 fois la centrale de 80 éoliennes installée sur 80km2 au large de la Baule (l’équivalent de 1.000 éoliennes en mer sur 1.000 km2 ou 5.000 éoliennes sur terre soit les deux tiers de celles déjà installées en France). Dans ce contexte de crise énergétique, il est d’ailleurs incroyable d’apprendre que le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim a été rendu définitivement inutilisable par lessivage et que le réacteur 2 est susceptible de subir le même sort ce mois-ci.

    Tout cela n’est pas sans susciter chez nos concitoyens une indignation considérable d’autant que cette loi avançant des objectifs écologiques supprime en réalité toute protection des espèces protégées. Elle prévoit en effet de stériliser tout recours sur le fondement de la défense de la biodiversité au prétexte que le déploiement des éoliennes s’intégrerait dans un intérêt général majeur. Comment envisager que des élus de la République progressistes et écologistes puissent cautionner une telle loi, véritable forfaiture environnementale ?

    N’en déplaise aux lobbys de la filière éolienne à la manoeuvre, voter cette loi consisterait, en pleine crise énergétique, à accoler son nom à un texte indigne de la grande histoire de notre pays et de sa souveraineté énergétique, fierté des Français.

    Fabien Bouglé

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    Commentaire

    « La loi de baisse du nucléaire à 50% du mix électrique, la loi de libéralisation des éoliennes de 2013, la fermeture symbolique de Fessenheim, l’arrêt du projet Astrid, ont contribué au délaissement de notre fleuron industriel nucléaire »

    C’est ce que dit F. Bouglé. Parler de fleuron nucléaire est un peu osé quand on voit ce qui se passe à Flamanville avec l’EPR qui devait être mis en route en 2012 -et qui est de plus en plus retardé, et peut-être bientôt abandonné !- et qui devait coûter 3 milliards -alors qu’on en est à 18 milliards. Fleuron tellement dangereux qu’on ne sait pas quoi faire des déchets, qu’on voudrait les enterrer à Bure, dans la Meuse, sans être persuadé qu’il n’y aura pas des fuites, voire des incendies. On laisse à nos enfants une belle saloperie qui durera plus de 10 000 ans  (La 1/2 vie de l’Uranium 238 est de 4,5 milliards d’années) ! Le problème n’est pas de produire plus d’énergie ; il est de consommer nettement moins … et LOCALEMENT.