La nature en otage…


« Les climatosceptiques sont à court d’arguments. L’été 2022 s’est imposé comme la vitrine des conséquences dramatiques du dérèglement. La sécheresse conjuguée aux incendies a frappé douloureusement l’Europe tandis qu’aux États-Unis, les inondations emportaient l’espoir de sérénité. C’est dans la précipitation qu’il a fallu réagir, comme si cette situation n’était pas prévisible. Mais les solutions ne seraient-elles pas pires que le mal ?

Lorsque l’on voit se multiplier des “bassines” couvrant 8 hectares (parfois 18 hectares) pour arroser, au prix du déclin de la ressource sans se poser la question d’un autre modèle agricole, on reste plus que perplexe. Cette nouvelle pratique ajoute à une artificialisation galopante.

Au nom de l’indispensable développement des énergies renouvelables, notre territoire se couvre de panneaux photovoltaïques qui sont autant d’espaces fermés à l’épanouissement de la biodiversité. L’éolien ou l’hydroélectrique implanté dans des zones inopportunes participent à l’appauvrissement. Et comme si cette progression ravageuse n’y suffisait pas, les textes de simplification permettant d’accélérer la démarche se profilent à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Dans la même veine, la guerre en Ukraine contribue à dégrader la nature au niveau européen. La Commission européenne a, en effet, autorisé les États membres à sacrifier les jachères, à nouveau en 2023, pour produire davantage de céréales en prévision du blocage ukrainien. 
En France, nous exportons déjà plus de 40% de notre production, faut-il mettre à mal les derniers refuges pour la faune afin de produire davantage ? »

Partout la biodiversité recule devant les circonstances jugées prioritaires. Il y a près d’un an, à Marseille, lors du Congrès Mondial de l’UICN, le Président de la République avait affirmé que la biodiversité devait être considérée au même niveau que la question climatique. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il est urgent de prendre en compte le vivant qui nous entoure. Dans l’intérêt de l’humanité et par simple devoir éthique.